ENFIN, UNE BOUFFÉE D’OXYGÈNE POUR LES AUTORITÉS DE LA TRANSITION LE FMI DÉBLOQUE 120 MILLIONS DE DOLLARS AU TITRE DE LA FACILITÉ DE CRÉDIT RAPIDE
Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par Mme Wenjie Chen était à Bamako, du 21 au 26 avril 2024, à la suite des entretiens avec les autorités maliennes qui ont eu lieu à Washington à l’occasion des Réunions de Printemps, du 15 au 17 avril 2024. Les entretiens ont essentiellement porté sur les perspectives économiques, la politique macroéconomique, et les mesures possibles pour faire face aux besoins urgents de financement de la balance des paiements. A l’issue des échanges, les deux parties sont parvenus à un accord d’octroi d’un financement de 120 millions de dollars du FMI au titre du guichet « chocs exogènes » de la Facilité de Crédit rapide (FCR). Une bouffée d’oxygène pour les autorités de la Transition par ces temps de crise qui courent au Mali !
L’économie malienne a récemment été frappée par de multiples chocs exogènes, notamment la guerre de la Russie en Ukraine, le blocus maritime de la mer Rouge et la contraction des financements disponibles dans la région. Ces chocs ont contribué à l’augmentation des coûts d’importation des biens essentiels tels que la nourriture, les engrais et les matériaux nécessaires pour soutenir les populations déplacées. Par conséquent, ces défis ont mis à rude épreuve le budget de l’État, élevé le coût de la vie et accru l’insécurité alimentaire, qui affecterait 24 % de la population, contre 15 % il y a un an.
À l’issue de la visite, Mme Chen a fait les déclarations suivantes : « Je suis ravie d’annoncer que l’équipe du FMI et les autorités maliennes sont parvenues à un accord portant sur un prêt au titre du guichet « chocs exogènes » de la facilité de crédit rapide du FMI. Sous réserve d’approbation par l’équipe dirigeante du FMI et le Conseil d’Administration du FMI, le Mali recevra environ 120 millions de dollars (0,6 % du PIB). Les discussions sur les mesures visant à combler le déficit immédiat et urgent de la balance des paiements du Mali résultant de chocs exogènes ont porté sur le plan de réponse d’urgence du gouvernement.
L’aide financière potentielle du FMI soutiendrait ainsi la fourniture de nourriture et des transferts monétaires ciblés aux personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dans les régions du centre et du nord.
Le décaissement couvrirait également des dépenses pour l’éducation, les abris, les articles non alimentaires et l’accès à l’eau potable, à la santé et aux installations sanitaires. L’équipe du FMI a également tenu des discussions sur les perspectives et les politiques économiques du Mali dans le cadre de la consultation au titre de l’article IV de 2024.
Nous estimons que l’économie du Mali a progressé de 4,4 % en 2023, faisant preuve de résilience dans des circonstances difficiles et à la suite de multiples chocs ces dernières années. Alors que la hausse des prix de l’or et du coton a stimulé les exportations, les préoccupations accrues en matière de sécurité et les fréquentes pannes d’électricité ont pesé négativement sur la croissance. L’inflation globale a chuté à 2,1 % en 2023 contre 9,7 % en 2022, mais le coût des aliments est resté élevé et a contribué à l’augmentation de l’insécurité alimentaire ».
Une appréciation plutôt positive pour les autorités maliennes qui n’a pas empêcher la mission de soulever des inquiétudes, notamment pour ce qui concerne le déficit budgétaire du gouvernement, estimé à 3,9 % du PIB de 2023, reflétant en grande partie les dépenses de sécurité, les salaires publics et la facture d’intérêt, qui, mis ensemble, consomment plus des trois quarts des recettes fiscales. Ce qui risque d’évincer les dépenses favorables à la croissance pour le filet de sécurité sociale et l’investissement. L’absence persistante de soutien budgétaire extérieur, combinée à des conditions de financement plus strictes dans l’espace UEMOA, a augmenté les coûts d’emprunt et créé une contraction des financements.
L’équipe du FMI, qui a tenu à remercier les autorités maliennes et ses autres interlocuteurs pour leur étroite collaboration et la qualité des échanges, a eu à rencontrer le ministre de l’Economie et des Finances, M. Alousséni Sanou, le Directeur National de la BCEAO pour le Mali, M. Barema Bocoum, des directeurs et des membres du personnel des principaux ministères et organismes publics, des partenaires au développement et des représentants du secteur privé.
MAIMOUNA DOUMBIA
