RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES SUR LA TRANSITION AU MALI : L’ONU s’inquiète des législatifs en souffrance malgré les progrès dans les processus politiques

 RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES SUR LA TRANSITION AU MALI : L’ONU s’inquiète des législatifs en souffrance malgré les progrès dans les processus politiques

German Foreign Minister Heiko Maas (C) speaks at a UN Security Council meeting at United Nations headquarters in New York on February 26, 2020. (Photo by Johannes EISELE / AFP)

Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le processus de la transition en cours au Mali, présenté devant le Conseil de sécurité a été rendu public le samedi 14 janvier 2023. Dans ce document, le Secrétaire général dresse un tableau peu reluisant de la situation sécuritaire, humanitaire et exprime ses inquiétudes sur les processus électoraux malgré les quelques avancées réalisées.

Sur ces questions politiques, le Secrétaire général a affirmé que de nombreux défis subsistent quant à l’organisation en vue des élections, malgré des progrès réalisés dans les différents processus politiques. « Je demande instamment aux autorités d’accélérer la mise en œuvre du calendrier électoral tel que publié en juillet 2022. À cet égard, il convient de s’attacher tout particulièrement à faire avancer les questions législatives en souffrance et à établir les sections locales de l’organe unique d’administration des élections ainsi que le processus constitutionnel, dont la mise en œuvre en temps voulu est une condition sine qua non de la résolution de certains problèmes liés aux élections », déclare-t-il.

Pour le Secrétaire général, les autorités de la transition doivent s’assurer que les réformes recueillent le consensus le plus large possible. « Il s’agit là d’un élément clé pour faire en sorte que le processus de réforme soit pris en main par les acteurs compétents et durables. Je prends note des réunions tenues dans le contexte du cadre de consultation avec les partis politiques. J’encourage la mise en place d’un dialogue constructif entre toutes les parties, y compris les acteurs politiques et de la société civile. Il est impératif que les intérêts du peuple malien et ses aspirations à la paix et au développement soient placés au-dessus de toute autre considération », a-t-il précisé.

Dans ce rapport il ressort que pour surmonter les difficultés actuelles, il faudra que les autorités de transition fassent preuve d’une volonté politique et d’une attention constante, que la coordination et la coopération entre la MINUSMA et le pays hôte soient renforcées et que le soutien international soit maintenu, tout en gardant à l’esprit que la stabilisation du Mali et celle de la région en général sont intrinsèquement liées.

Le Secrétaire général de l’ONU a en outre salué les grandes étapes franchies, notamment la mise en service des structures centrales de l’organisme unique de gestion des élections, la présentation de l’Avant- projet de Constitution et les efforts relatifs à la réorganisation territoriale du pays.

La problématique de l’Accord d’Alger constitue également une préoccupation majeure pour le Conseil de Sécurité. « Il importe que les réformes institutionnelles lancées dans le cadre de la transition tiennent également compte des dispositions pertinentes de l’Accord. La MINUSMA continuera d’apporter diverses formes de soutien à l’ensemble de ces efforts, tout en continuant de participer activement aux mécanismes de suivi de la transition, en étroite coordination avec la CEDEAO et l’Union africaine dans le cadre du comité local de suivi de la transition », précise le rapport. Et d’ajouter, « la mise en œuvre de l’Accord est tout aussi essentielle à la stabilisation durable du Mali. Le succès de la transition sera également évalué en fonction des résultats obtenus à cet égard… Cependant, la récente décision des mouvements de suspendre leur participation au processus de mise en œuvre est vivement préoccupante. Je réaffirme que c’est aux parties qu’incombe la responsabilité première de faire avancer le processus de paix et je les exhorte à dialoguer de manière constructive les unes avec les autres et avec l’équipe de médiation internationale pour surmonter les obstacles actuels. La MINUSMA continuera d’apporter tout le soutien possible à la mise en œuvre de l’Accord et de jouer son rôle au sein de l’équipe de médiation internationale dirigée par l’Algérie ».

Le Secrétaire général a dénoncé par ailleurs la crise sécuritaire et humanitaire qui continue de faire rage dans le Centre et le Nord du pays.Dans le rapport, l’Organisation des Nations Unies affirme avoir enregistré 1.151 cas de violence sexuelle, dont 48 étaient liés au conflit. Selon le document, toutes les victimes étaient des femmes, et près de 8% étaient des filles âgées de 12 à 17 ans. Ces crimes auraient été perpétrés par des éléments de groupes armés, notamment des membres des groupes armés signataires et des éléments armés non identifiés, précise le rapport du Secrétaire général.

Oumar ONGOIBA

Le Soir de Bamako

http://lesoirdebamako

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