LA FIN DE LA CRISE ÉNERGÉTIQUE REMISE À FIN 2026 : LES MALIENS DOIVENT ACCEPTER DE SOUFFRIR ENCORE…

Pour faire face à la crise énergétique, un plan unique a été élaboré avec comme objectif d’améliorer ce taux de desserte avec 19 heures par jour, a rappelé le Premier ministre lundi lors des débats sur son PAG devant le CNT, et promis d’atteindre un taux de desserte de 24 heures par jour sur la période du plan d’action du gouvernement, c’est-à-dire, avant fin décembre 2026.
Un coup de tonnerre qui prouve que la fin de la souffrance des Maliens n’est pas pour demain, quant on sait que le Conseil Spécial du même Premier ministre avait annoncé la fin des délestages pour au plus tard le 31 juillet 2025, soit dans 10 semaines tout au plus ! En effet, le 18 février 2025, à la faveur d’une visite du ministre de l’Energie et de l’Eau, Boubacar Diané, au siège de EDM-SA en compagnie de Mamadou Yéhiya Camara, Conseiller spécial du Premier ministre chargé des questions énergétiques, il a été annoncé que la fin de la crise énergétique au Mali est programmée pour le mois de juillet 2025, avec l’arrivée de la deuxième ligne électrique de Manantali à Bamako. C’est du moins ce qu’avait affirmé le Conseiller spécial du Premier ministre, Mamadou Yéhiya Camara.
Ce dernier avait en effet rassuré, avec les 80% du Plan d’urgence en cours d’exécution, soit 19 heures de fourniture d’électricité par jour avec des moyens de production qui existent déjà, combinés à l’arrivée de Manantali II, qui va générer 100 MW pour l’EDM-SA, que la société EDM-SA pourra alors passer de 80 à 100% de fourniture d’électricité aux foyers.
Les Maliens étaient restés prudents malgré tout, les différentes annonces d’amélioration de la desserte promise s’étant muées en désillusion pour eux ! Le temps étant maître de tout, voilà que le Premier ministre himself vient leur dire le contraire, affirmant qu’ils doivent encore attendre fin 2026, soit dans un peu plus de 18 mois, pour espérer pouvoir jouir de l’électricité 24h/24. Autrement dit, aucune solution n’avait jusqu’ici été envisagée pour gérer la crise énergétique, responsable à près de 50% de l’appauvrissement des maliens et des difficultés financières de l’Etat. En effet, le Premier ministre s’est contenté d’évoquer les centrales solaires photovoltaïques et la réhabilitation des installations hydroélectriques existantes, somme toute des projets à maintes reprises annoncés pour aucun résultat à ce jour encore. Avec le changement de la date initiale du 31 juillet 2025 supposée mettre fin au calvaire des Maliens, il y a lieu de se demander si la Transition aura un jour une solution à ce problème ? La question se pose, car en termes clairs, on ne devra plus s’attendre aux KWh de Manantali II, Manantali I même étant déjà un caillou dans la chaussure des autorités de la Transition, la lettre n°00199-DG-SG-DF-SOGEM datée du 25 avril 2025 du DG de la SOGEM, invitant la société EDM-SA de s’acquitter d’une dette de plus de 54 milliards F CFA, en faisant foi !

Le DG de la SOGEM rappelait en outre le danger encouru si la société EDM-SA ne s’acquittait pas de cette somme relative à l’entretien des installations acquises au prix des centaines de milliards de FCFA de crédits contractés par les États membres de l’OMVS. Le Directeur Général de la Société de Gestion de l’Energie de Manantali, bien qu’ayant reconnu que la société EDM-SA est un partenaire, un client et un collègue de sa structure, soulignait qu’il ne voudrait pas que l’histoire indexe EDMSA dans une issue funeste, ajoutant que « cela ne doit plus attendre » et « ne peut plus attendre », le tout étant une question de vie et de mort pour les installations et la SOGEM.
Comme nous l’avons déjà souligné dans ces colonnes, aujourd’hui, EDM n’est pas une source de stress pour les Maliens seulement, mais aussi pour ses voisins de l’OMVS.
Et apparemment, nos autorités ne semblent pas disposées à s’acquitter, d’où le glissement de la date initialement annoncée pour la fin des délestages au Mali ! Les plus avisés avaient pourtant prédit, que la nouvelle orientation prise par les Œuvres Sociales du Président de la Transition, à savoir l’équipement tous azimuts des hôpitaux, centres de santé et d’autres structures stratégiques, était la preuve que la gestion de la crise énergétique n’était dans les priorités des autorités de la Transition. Le temps semble leur donner raison : les Maliens doivent encore faire preuve de résilience ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA