DEUX POIDS, DEUX MESURES AU SYNABEF :  HAMMADOUN BAH FORTEMENT INTERPELLÉ SUR LA SITUATION DES 158 TRAVAILLEURS LICENCIÉS DE UBI-PHARM !

 DEUX POIDS, DEUX MESURES AU SYNABEF :  HAMMADOUN BAH FORTEMENT INTERPELLÉ SUR LA SITUATION DES 158 TRAVAILLEURS LICENCIÉS DE UBI-PHARM !

Le Syndicat National des Banques, Assurances, Microfinances, Établissements Financiers et Commerces du Mali (SYNABEF), toujours prompt à réagir face à la violation des libertés syndicales et l’injustice flagrante résultant de licenciements abusifs et de traitements partiels des travailleurs, a-t-il décidé de sacrifier les 158 travailleurs abusivement licenciés par UBI-PHARM Mali depuis fin novembre 2023 et qui réclament justice comme cela leur a été plusieurs promis par le Secrétaire Général du syndicat, M. Hamadoun Bah ?

La question se pose, car plus qu’un problème syndical, le cas de ces travailleurs qui triment depuis plus d’un an, est plutôt un problème qui interpelle les consciences ! En effet, s’il y a un cas le plus problématique, sinon de conscience pour le SYNABEF, c’est sans bien le licenciement abusif de ces 158 travailleurs de la société UBI-PHARM Mali, pour avoir tout simplement eu à réclamer leurs droits. La Direction de la firme s’est en effet alignée sur la responsable des Ressources Humaines de la boîte dans sa décision de licencier tous ces travailleurs pour avoir osé réclamer leurs droits, dont celui de la grève. Les quelque 158 travailleurs ont en effet été mis à la porte pour avoir réclamé des efforts à la direction pour supporter les frais d’une délocalisation de leur société en dehors de Bamako. Ils réclamaient, entre autres, l’augmentation de l’indemnité de transport à 75.000 FCFA pour tous les salariés qui seront affectés sur le site de Samaya ; l’octroi d’une prime d’installation de 1.000.000F CFA aux salariés qui seront affectés à Samaya, et une augmentation de 50% du salaire brut pour tous les salariés… Un crime de lèse-majesté qui les a vu chassés de leur boulot malgré l’opposition de la Direction Régionale du Travail.

Et si le SYNABEF avait décidé à l’époque de calmer le jeu, tout en promettant d’œuvrer afin que les travailleurs licenciés soient remis dans leurs droits, avec le temps, ces travailleurs ont le sentiment d’avoir été lésés par leur syndicat mère.

Le Secrétaire Général du SYNABEF, Hamadoun Bah et ses camarades ont-ils capitulé face à la menace du PCA de la structure, qui a juré que «jamais les 158 travailleurs arbitrairement licenciés ne remettront les pieds dans la boîte, et ce même si Dieu descendait sur terre» ? La question se pose, car depuis la tentative de grève de 72 heures avortée du 17 avril dernier pour violation syndicale et licenciements abusifs de travailleurs, un mot d’ordre de grève suspendu à la suite d’âpres négociations avec l’Etat et les autres partenaires concernés, tout indique à croire que le cas des travailleurs licenciés de UBI-PHARM n’est plus à l’ordre du jour ! Ces travailleurs licenciés vivent aujourd’hui le martyre sans savoir à qui s’adresser, et ce depuis le faux espoir qui leur avait été donné à la veille de la fête de Tabaski passée… Ils sont blessés dans leur corps, dans leur chair et dans leur esprit. Ils ont surtout du mal à accepter les propos tenus par le PCA de UBI-PHARM qui a juré qu’aucun d’entre eux ne mettra plus pied dans la structure, et ce « même si le ciel s’écroulait sur le Mali » ! Une première au Mali. En effet, que le responsable d’une structure travaillant au Mali, et sur la base de la législation du travail au Mali ose parler ainsi, prouve que ce dernier est bien adossé à quelque chose.

Le SYNABEF a-t-il le droit de sacrifier ces travailleurs sur l’autel de la stabilité et de la bonne marche de la Transition en cours, au nom du respect de ses engagements vis-à-vis du Pacte de stabilité sociale et de croissance ?

Pour rappel, lors de la grève avortée du mois d’avril dernier sur mot d’ordre du Bureau National, toutes les assurances avaient été données aux 158 travailleurs abusivement licenciés par le SYNABEF, quant à la gestion de leur situation. Malheureusement, 9 mois, et un an après leur licenciement, les pauvres 158 désormais ex-travailleurs de UBI-PHARM sont toujours dans l’expectative. N’est-ce pas que s’ils ne peuvent plus aller travailler à UBI-PHARM, on doit doit au moins leur payer leurs droits, une manne qui pourrait permettre à certains d’entre eux de se lancer dans autre chose ? Qui donc pour défendre ces travailleurs injustement licenciés ?

Le Secrétaire Général du SYNABEF, M. Hamadoun Bah est fortement interpellé ! ■

MAÏMOUNA DOUMBIA

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