PRÉLÈVEMENTS SUR LES SERVICES D’ACHATS DE CRÉDITS TÉLÉPHONIQUES ET DE TRANSACTIONS MONÉTAIRES VIA MOBILE MONEY : LES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE ONT-ELLES ÉTÉ FLOUÉES ?
Les Associations des consommateurs, qui ont reconnu avoir été consultées par le gouvernement avant la décision d’imposition de nouvelles taxes, et qui ont été déjà grugées sur la durée de vie du Fonds de soutien en question qui, selon le décret signé par le Président de la Transition, est instauré pour une durée de cinq ans, renouvelable au besoin, contrairement à un an annoncé, ont-elles été une nouvelle fois flouées par le gouvernement pour ce qui concerne l’ordre de priorité d’investissement du fonds, qui n’accorde cette fois que 6 milliards à EDM sur 56 milliards de FCFA ?
La question se pose, car si elles avaient déclaré que la priorité allait être accordée à la gestion de la crise énergétique, tel n’est pas le cas aujourd’hui avec la dernière répartition de fonds générés. L’Association des Consommateurs du Mali (ASCOMA) de Abdoul Wahab Diakité, et l’association pilotée par le recordman dans les renversements de situation, à savoir le vieil Adama Traoré, ont en effet affirmé avoir été consultées par les autorités de la Transition avant l’adoption des mesures visant à taxer les citoyens maliens pour faire face à la crise de trésorerie de l’Etat. Face aux reproches à eux faits par de nombreux Maliens, qui s’interrogeaient sur la crédibilité de leurs associations dites des consommateurs du Mali, mais qui n’ont rien fait depuis des années qu’ils souffrent de la vie chère, de la crise énergétique pour amener les autorités à s’assumer, les vieux Abdoul Wahab Diakité et Adama Traoré, pour justifier leur forfait, avaient affirmé que les mesures liées aux nouvelles taxes auront juste une durée d’une année.

«C’est ce que nous leur avons dit. Nous leur avons dit de ne pas utiliser le fonds pour payer des perdiems. Nous avons demandé que l’argent soit uniquement investi dans l’énergie… Nous avons demandé que l’argent ne soit pas investi dans l’achat des groupes électrogènes mais plutôt dans l’énergie hydraulique et solaire », s’était défendu Abdoul Wahab Diakité qui ajoutait, comme pour se donner bonne conscience : « Nous allons, en contrepartie, demander aux autorités de réduire leur train de vie. Nous pensons à la réduction du budget de toutes les institutions, à un prélèvement sur les salaires des ministres, des fonctionnaires, des membres du Conseil National de Transition… ».
Mais le réveil a été brutal pour eux, pour avoir naïvement cru que les mesures concernées étaient adoptées juste pour un an, le décret d’application des nouvelles taxes, signé par le Président de la Transition en février, ayant clairement mentionné en son article 3 que « le Fonds est instauré pour une durée de cinq (5), renouvelable, par décret pris en Conseil des Ministres, en cas de besoin » ! Et contrairement à la supposée priorité accordée à l’énergie, l’article 11 du décret donne quitus au Comité de pilotage d’engager des dépenses sans besoin de justificatif, dès lors qu’il s’agit des demandes relevant du sceau « secret de défense » et celles à caractère « urgent » !
Ceci justifie-t-il les 50 milliards de FCFA accordés à la défense contre 6 milliards 265 millions pour EDM-SA sur ce deuxième tirage issu du Fonds de Soutien aux Infrastructures de Base et de Développement Social ? ■
MAÏMOUNA DOUMBIA
