LES VICTIMES DES 10, 11, 12 ET 13 JUILLET 2020 OUBLIÉES, APRÈS LA DÉMOLITION DU MONUMENT AUX MARTYRS DE MARS 1991 : DIFFICILE D’ÊTRE HÉROS AU MALI !

 LES VICTIMES DES 10, 11, 12 ET 13 JUILLET 2020 OUBLIÉES, APRÈS LA DÉMOLITION DU MONUMENT AUX MARTYRS DE MARS 1991 : DIFFICILE D’ÊTRE HÉROS AU MALI !

Comme pour l’avènement de la démocratie au Mali acquise au prix du sang des Martyrs de Mars 1991, il aura fallu plus d’une dizaine de manifestants tuées lors des journées folles des 10, 11, 12 et 13 juillet 2020 pour accélérer la chute du régime du Président Ibrahim Boubacar Kéita, le 18 août 2020.

Cinq ans donc que ces martyrs des manifestations du M5-RFP sont partis sans que la cause pour laquelle ils sont tombés soit vraiment une réalité, le changement tant souhaité s’étant transformé en une prise en otage de la démocratie au Mali, avec à la clé, la démolition totale de tous les acquis de Mars 1991. Comme bien souligné par le confrère « Le Challenger», ceux qui ont perdu la vie ou qui ont été blessés ces jours-là se battaient pour un véritable changement dans la gouvernance du pays. Excédés des années d’espoirs déçus sur fond de promesses non tenues, ils aspiraient à un avenir meilleur dans un pays débarrassé des tares de la corruption et de la mauvaise répartition des ressources publiques. Ils voulaient une lutte implacable contre le cancer de la corruption et la fin de l’impunité. Ils sollicitaient plus d’efforts du gouvernement dans la lutte contre la cherté de la vie. Ils demandaient plus de justice.

Ils exigeaient plus de transparence. Ils réclamaient la fin de l’insécurité et la sécurisation de nos villes et campagnes.

Aujourd’hui, cinq ans après, le Mali est devenu méconnaissable et les maliens réduits à leur stricte mesure, privés de tout, même de leur liberté de parole, nageant dans un océan de misère et de précarité, cherchant désespérément à relier les deux bouts… Que sont devenues ces doléances? Le confrère fait recours à une tribune de l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, intitulée « Répondons à l’appel du Mali ! », dans laquelle il fait un aveu terrible sur un système qu’il aura lui même largement contribué à imposer à la population.

«…Toutes les anciennes méthodes et pratiques du pouvoir défunt combattues par le Peuple malien refont surface : extension de la misère, exposition ostentatoire de richesses mal acquises d’une minorité pendant que la majorité du Peuple croupit dans la misère, la corruption généralisée, surtout la corruption de la jeunesse et des gens les moins vertueux notoirement connus, enlèvements, emprisonnements et menaces systématiques pour délit d’opinion, agressions verbales, injures et menaces de toutes sortes dans le but de réduire au silence les gens vertueux et responsables, élimination politique de toute voix discordante en utilisant la Justice, réduction au silence de tous les acteurs gênants par la peur généralisée, la remise en cause systématique des principaux acquis du changement de 2020 ».

Et la sentence du confrère est sans appel : Cinq ans après, force est de se rendre à la cruelle évidence que les martyrs de Badalabougou et ailleurs sont morts à jamais. Bel et bien morts ! Et pour rien ! On ne peut en dire autant ! ■

MAÏMOUNA DOUMBIA

Sarah TRAORE

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