PROROGATION DE 5 ANS DE LA TRANSITION : ME MOUNTAGA TALL S’OPPOSE ET PROPOSE 12 MESURES POUR LA CONCORDE NATIONALE !

Le Conseil des Ministres du mercredi dernier a adopté un projet de loi portant révision de la Charte de la Transition, avec pour objectif d’accorder un mandat de 5 ans renouvelable, à partir de 2025, au Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta.
Divers motifs sont évoqués, dont la « menace de la déstabilisation internationale » et l’atteinte aux « intérêts vitaux des populations », pour justifier cette décision. Sauf que des citoyens engagés ne sont pas d’accord. Après Moussa Mara et Yeah Samaké, Me Mountaga Tall a lui aussi fait part de son désaccord et propose 12 mesures pour la concorde nationale ! Ancien ministre, ancien député à l’Assemblée nationale du Mali, au Parlement de la CEDEAO et au Parlement Panafricain, ancien président du CNID-Association, ancien président du CNID- Faso Yiriwa Ton, ancien président d’honneur de l’ADIDE, parrain de la 1ère promotion des Sciences juridiques de l’Université du Mali, Commandeur de l’Ordre des Palmes Académiques du CAMES, Citoyen d’honneur de San Antonio (Texas – Etats Unis d’Amérique), citoyen et militant engagé affirme que la situation sociopolitique au Mali est très difficile, au point que le dure serait à la fois « une lapalissade et un euphémisme tant les menaces, les agressions, les difficultés, les défis sont nombreux ».
Malheureusement, il trouve que les remèdes préconisés ou appliqués s’avèrent pires que le mal, notre patrie, le Mali, étant à la croisée des chemins.
Pour lui, la Transition a le choix entre une voie sans issue et la voie de la concorde nationale, du salut pour tout un peuple. Il prévient : « La voie sans issue, l’impasse, c’est la poursuite de la politique en cours faite d’intimidation, d’exclusion et de gestion plus médiatique que stratégique et efficiente de l’Etat qui conduira inéluctablement à de nouvelles manifestations démocratiques dont les conséquences ne sont connues de personne. Les 3 mai et 9 mai l’ont démontré ». Quant à la voie du salut, elle réside, selon Me Mountaga Tall, en un changement total de paradigme qui pourrait s’adosser à douze (12) mesures non exhaustives qu’il énumère. Il s’agit, entre autres :
1- Renoncer purement et simplement au « mandat de 5 ans renouvelable à partir de 2025 à l’instar (des) pairs de la Confédération AES » et fixer concomitamment, de façon consensuelle et irrévocable une date de fin de la Transition assortie d’un chronogramme électoral, dans le respect de la Charte de la Transition, de la Constitution et des engagements pris devant le Peuple malien ;
2- Libérer tous les prisonniers d’opinion, clôturer leurs dossiers judiciaires et mettre un terme définitif aux enlèvements et arrestations extra-judiciaires ;
3- Œuvrer à réconcilier les Forces de Défense et de Sécurité avec elles-mêmes en réglant les cas des porteurs d’uniforme détenus pour des raisons autres qu’économiques ou de désertion ;
4- Éviter toute forme d’amalgame entre les autorités étatiques qui exercent des fonctions politiques passagères et les Forces armées nationales (FAMa et Forces de défense et de sécurité), patrimoine national commun, pérenne, en lesquelles se reconnaissent chaque malienne et chaque malien ;
5- Prendre des mesures concrètes et visibles contre la vie chère, les coupures de courant, le chômage notamment des jeunes et pour la réduction du train de vie de l’Etat, une justice égale pour tous, la redevabilité à tous les niveaux et une lutte implacable contre la corruption ;
6- Engager des négociations avec certains groupes armés dans le strict respect des principes démocratiques et républicains ;
7- Restaurer les partis politiques et œuvrer de façon consensuelle à leur rationalisation et à leur moralisation ;
8- Restaurer les organisations de la société civile dissoutes après les corrections des lacunes constatées ou des fautes qui leur sont objectivement reprochées ;
9- Lever toutes les mesures attentatoires au libre exercice des libertés individuelles et collectives reconnues et protégées par la Constitution qui doit s’imposer à tous et en toute circonstance et rétablir l’aide publique à la presse ;
10- Favoriser le retour des exilés qui ne font pas l’objet de poursuites judiciaires et donner des garanties d’une justice impartiale à ceux qui sont poursuivis ;
11- Clôturer le dossier des victimes de la répression par une juste indemnisation et une prise en charge effective par l’Etat ;
12- Normaliser nos relations avec nos voisins et tous les autres pays et organisations internationales dans le respect des trois principes édictés pour guider nos relations de coopération. « Ces mesures ne constituent ni un aveu de faiblesse, ni des signes de faiblesse.
Au contraire, elles attestent d’un amour profond pour la patrie de dirigeants qui sauront se surpasser pour le bien commun. Puisse ALLAH SOUBHANA WATALA les inspirer et guider leurs pas dans ce sens pour le Mali. Notre Mali », conclut Me Mountaga Tall ! Sera-t-il entendu ? Voilà toute la question ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA