DESTRUCTION DES MATÉRIELS DE L’ENTREPRISE COVEC PAR DES HOMMES ARMÉS : UN REVERS À L’OPTIMISME DE L’AMBASSADEUR DE CHINE AU MALI?

 DESTRUCTION DES MATÉRIELS DE L’ENTREPRISE COVEC PAR DES HOMMES ARMÉS : UN REVERS À L’OPTIMISME DE L’AMBASSADEUR DE CHINE AU MALI?

La question se pose, car il y seulement une semaine, l’Ambassadeur de Chine, M. Chen Zhihong, louait la relation de coopération entre le Mali et la Chine qu’il avait jugé à son « meilleur niveau historique ». C’était en marge de sa traditionnelle conférence de presse, tenue le 20 mai 2025 à l’Ambassade de Chine au Mali.

Une occasion pour lui d’évoquer les grands événements que son pays prévoit de célébrer en 2025, de présenter les potentialités économiques de la Chine et les opportunités qu’elle offre au monde, ainsi que de répondre à des questions d’actualité concernant la communauté chinoise vivant au Mali. « La relation de coopération entre le Mali et la Chine est à son meilleur niveau historique », avait-il déclaré, rappelant que le sommet de Beijing s’était conclu avec succès, avec un consensus entre les deux pays sur la mise en œuvre de 16 projets dans le cadre de leur partenariat. Il a annoncé que huit de ces projets sont déjà finalisés, tandis que neuf autres sont en cours de négociation, des projets en rapport notamment aux secteurs des mines, du lithium et de l’énergie.

En ce qui concerne l’intervention des entreprises chinoises au Mali, l’Ambassadeur a tenu à préciser que celles-ci respectent les lois maliennes et opèrent de manière légale et conforme.

« Plusieurs entreprises disposent de tous les permis requis, s’acquittent régulièrement de leurs impôts, remplissent leurs obligations environnementales, assument activement leur responsabilité sociale, créent des emplois locaux et contribuent au développement du pays », dira-t-il. Il avait cependant reconnu que certaines entreprises chinoises mènent des activités illégales, nuisant ainsi aux relations bilatérales, avant de rassurer que les autorités, maliennes et chinoises, travaillaient conjointement à résoudre ces problèmes. Il avait au passage proposé la mise en place d’un système tripartite impliquant le gouvernement malien, l’Ambassade de Chine et les ressortissants et entreprises chinois pour assurer un dialogue régulier et résoudre les difficultés rencontrées dans l’exploitation des mines d’or, de lithium et autres ressources.

À propos de l’attaque survenue le lundi 12 mai dernier contre un site minier exploité par des Chinois à Naréna (cercle de Kangaba, région de Koulikoro), il avait confirmé l’enlèvement de deux ressortissants chinois.

« Le Ministère malien des Affaires étrangères, ainsi que les autorités de la Défense et de la Sécurité ont été saisis et travaillent activement pour résoudre la situation », avait-il déclaré, et d’ajouter : « Nous comptons sur la capacité des autorités maliennes pour garantir la sécurité de nos ressortissants. Il avait conclu ce chapitre par cette note d’espoir : « La coopération entre le Mali et la Chine, désormais portée à un niveau stratégique, nous rend confiants quant aux mesures que prendront les autorités maliennes pour rassurer et protéger les investisseurs chinois ». On comprend dès lors ce que peut être l’état d’âme de M. Chen Zhihong, après la destruction des matériels de l’entreprise chinoise COVEC, une semaine seulement après cette grande confiance renouvelée aux autorités maliennes. ■

MAÏMOUNA DOUMBIA

Sarah TRAORE

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