RETOUR AVORTÉ DE L’IMAM MAHMOUD DICKO : LES RAISONS D’UN REPORT !

Le très célèbre et charismatique leader religieux Mahmoud Dicko était attendu le vendredi à Bamako après plus d’un an de séjour en Algérie, un séjour appelé à se prolonger encore, l’homme et ses partisans ayant été contraints, à la dernière minute, de surseoir à l’arrivée du guide.
Il y avait de quoi, avec un dispositif policier de plus 1200 éléments qui avait été déployé à Bamako. Ainsi ont-ils décidé, en toute responsabilité et « en mettant en avant l’unité nationale et l’intérêt supérieur de notre peuple » d’ajourner le retour ! Dans un communiqué, la Commission des soutiens de l’imam Mahmoud Dicko a laissé entendre qu’ « en réponse aux sollicitations de plusieurs personnalités appelant au report du retour de l’éminent leader, Cheikh Imam Dicko, initialement prévu pour ce vendredi 14 février 2025, et à cause du dispositif militaire déployé pour des fins que nous ignorons », elle a décidé en toute responsabilité et en mettant en avant l’unité nationale et l’intérêt supérieur de notre peuple, d’ajourner ce retour. Cette décision vise, selon la Commission, à « éviter toute confrontation avec nos forces de l’ordre, déployées pour empêcher une « arrivée mal perçue et considérée comme une « tentative de déstabilisation de la transition », selon la lettre confidentiel N°0366/DRPN-DB en date du 13 février 2025. Aussi, la Commission des soutiens de l’imam Mahmoud Dicko souhaite rappeler que suite à la demande formulée par plusieurs personnalités, la CMAS avant sa dissolution avait reporté sa marche du 13 octobre 2023 pour « la mise en place d’une transition civile » dans le but de préserver la stabilité du pays.
Cette décision responsable, regrette la Commission, au lieu de contribuer à l’apaisement du climat politique, a plutôt « conduit à la dissolution de l’association (CMAS), à la planification de l’exil de l’imam et à l’incarcération de son coordinateur, Youssouf Daba Diawara.
Aujourd’hui, des personnalités publiques et religieuses ont de nouveau formulé des demandes de report concernant la venue de l’imam Dicko pour faciliter leur implication dans son retour au pays dans un climat de paix et de concorde. Cela survient malgré l’enlèvement de notre camarade Daouda Magassa. Nous exigeons sa libération sans délai », lit-on dans le communiqué. Qui poursuit : « Assumant fièrement notre position de « partisans, de fidèles de l’imam Mahmoud Dicko, nous disons à l’opinion nationale et internationale que c’est la vision de l’imam Dicko que nous défendons. Conformément aux idéaux de l’illustre personnalité et à la sagesse qu’il incarne, nous avons décidé, en toute responsabilité, de lui demander de surseoir à son voyage prévu pour ce jour, 14 février 2025. Les soutiens réaffirment une fois de plus leur attachement à leur leader pour son esprit de grandeur et pour l’humilité avec laquelle il a accepté cette décision de report. Nous savons que son amour pour le Mali n’a pas de limite et ne souffre d’aucune ambigüité ». Sauf que pour beaucoup d’observateurs, ce report rend désormais plus difficile et compliqué un éventuel retour de l’imam Dicko.
Selon ces observateurs, en décidant de surseoir à son retour au pays, c’est comme si le leader religieux donnait une caution « aux accusations portées contre lui par ses détracteurs » ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA
