ME MOUNTAGA TALL EST FORMEL À PROPOS DU RETRAIT DE LA LICENCE DE DJOLIBA TV : «LA HAC DOIT ATTENDRE LA FIN DU PROCÈS PÉNAL D’ISSA KAOU N’DJIM »
Depuis la fermeture de Joliba TV News par la Haute Autorité de la Communication (HAC), une question taraude l’esprit de l’avocat et homme politique Me Mountaga Tall : que se passera-t-il si Issa Kaou N’Djim, dont les propos sur cette chaîne ont déclenché cette fermeture, est finalement relaxé ?
Pour Me Tall, Issa Kaou N’Djim, bien que poursuivi pour ses déclarations, reste présumé innocent tant qu’il n’a pas été jugé ni, a fortiori, condamné. L’avocat souligne que l’affaire ne relève pas d’un flagrant délit, ce qui suggère une certaine complexité dans le dossier. Dans une tribune, il s’interroge : « Que ferait la HAC si, demain, Issa Kaou N’Djim est relaxé des poursuites engagées contre lui ? » Pour éviter un bras de fer inutile entre la HAC et le « monde des médias », Me Tall appelle à une réaction positive de l’institution. Il plaide pour que la HAC examine favorablement le recours gracieux déposé par Joliba TV News, tout en prenant en compte les médiations en cours.
Selon lui, la HAC devrait au moins suspendre sa décision et attendre l’issue du procès pénal de M. N’Djim, où le juge déterminera si une faute, grave ou non, a été commise.
Me Tall insiste sur une approche fondée sur le respect des principes du droit et de la sagesse. Il rappelle que cette affaire touche des valeurs fondamentales de l’État de droit : la liberté d’expression, la liberté de la presse et l’indépendance de la justice. Bien qu’il se dise lui-même « blacklisté » par Joliba TV News, l’avocat et président du CNID Faso Yiriwaton affirme qu’il se doit de défendre les principes universels, sans égard pour les différends personnels. Selon lui, il est essentiel de distinguer sanctions pénales et non pénales, bien que cette distinction ne modifie en rien l’équation.
En définitive, Me Tall conclut que la voie qu’il propose est d’abord celle du droit, mais aussi celle de la sagesse, pour garantir un traitement équitable et préserver les fondements démocratiques de la société malienne. ■
LAYA DIARRA