ÉCHOS DU PRÉTOIRE: LE COMMANDANT DAOUDA KONATÉ SERAIT MIS SOUS MANDAT DE DÉPÔT

Disparu de tous les radars depuis plus d’une semaine, le sort du Commandant Daouda Konaté, Secrétaire Général de la Synergie des Syndicats des Surveillants de prison, semble se dessiner petit à petit, d’abord avec la décision du Procureur du Pôle National de lutte contre la Cybercriminalité d’ouvrir une enquête le concernant pour des propos portant «atteinte au crédit de l’Etat», des propos «diffamatoires et mensongèrement attribués à des autorités publiques», on apprend aussi dans les coulisses, selon des sources bien introduites, qu’il serait déjà mis sous mandat de dépôt.

L’affaire est donc judiciarisée, et ce depuis le communiqué en date du 29 octobre 2024 du Procureur du Pôle National de lutte contre la Cybercriminalité informant l’opinion publique d’avoir constaté un élément audio devenu viral sur les réseaux sociaux dont l’auteur serait le Commandant Daouda Konaté, cadre de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée. «Dans ledit élément audio, il est prononcé par le biais d’un système d’information des menaces d’atteinte à la sûreté de l’Etat sur fond d’appel à un soulèvement populaire en vue de renverser les institutions de la République. Dans le même élément audio sont tenus des propos portant atteinte au crédit de l’Etat, des propos diffamatoires et mensongèrement attribués à des autorités publiques.
« Face à la gravité des faits sus indiqués et en application des dispositions de l’article 53 du code de procédure pénale, le Procureur informe l’opinion publique qu’une enquête est ouverte pour élucider les contours de cette affaire et rechercher tous auteurs, coauteurs ou complices. Le Procureur de République sait compter sur la bonne compréhension de tous», avait indiqué le Procureur Adama Coulibaly dans son communiqué. Le mandat de dépôt, s’il est confirmé, vient donc mettre fin aux supputations ! Il faut rappeler qu’en réaction à la disparition de leurs camarades secrétaires généraux, les syndicats des surveillants de prison et de justice avaient voulu déclencher un arrêt de travail à partir du mardi 29 octobre 2024, et ce jusqu’à la libération de deux de leurs camarades, dont le Commandant Daouda Konaté.
Cette action visait, selon les syndicalistes, à faire entendre leur voix et à revendiquer la justice pour tous ceux qui souffrent en ce moment. Une mesure est essentielle, selon eux, pour rappeler l’importance du dialogue social et de la protection des droits des travailleurs, en particulier ceux qui œuvrent dans des conditions souvent difficiles et parfois dangereuses. Aussi exhortaient-ils les plus hautes autorités de tout mettre en œuvre pour favoriser leur retour dans leurs familles sains et saufs. Cette action de grève, si elle devait être exécutée, allait fortement perturber le fonctionnement de la justice. Mais à la surprise générale, le mouvement de grève n’avait réellement commencé que les syndicalistes avaient consenti à sa suspension suite aux assurances données par le ministre de la Justice. Fin d’un feuilleton ? Les jours prochains nous édifieront ! ■
MAIMOUNA DOUMBIA