ARCANES POLITIQUES : MOUSSA MARA, UNE CIBLE À ABATTRE ?
S’il y a aujourd’hui un homme politique autant actif que prolifique en idées, c’est bien l’ancien Premier ministre Moussa Mara, lui qui n’arrête pas d’apprécier les autorités de la Transition selon le degré et la pertinence des actes posés par celles-ci.
Est-ce pour cela qu’il est honnis dans le cercle restreint du pouvoir, au point que certains soutiens, et certainement en mission, se permettent d’aller perturber son meeting à Paris ? Rien n’est moins sûr, d’autant qu’en plus d’être un candidat déclaré à la prochaine échéance présidentielle, Moussa Mara n’hésite pas non plus à s’exprimer sur des sujets sensibles. Il est en effet l’un des rares politiciens à s’exprimer sur la promotion, sinon l’auto-promotion de certains militaires au pouvoir, dont le Président de la Transition, désormais Général d’Armée.
Si fondamentalement Moussa Mara n’y voit aucun inconvénient, il déplore le timing, pour qui connaît aujourd’hui la situation et les difficultés des Maliens.
Difficultés des Maliens, un thème très sensible pour Mara, comme a pu le constater dans l’affaire du projet de loi organique fixant les indemnités et les autres avantages alloués aux députés et aux sénateurs, devant permettre à Malick Diaw et à ses compagnons du CNT de jouir les avantages et indemnités. Des débats suscités suite à ce projet de loi organique, Mara avait appelé les autorités de la Transition à réduire le train de vie de l’Etat. Et pour donner l’exemple, il renonça aux avantages financiers auxquels il a droit en tant qu’ancien Premier ministre du Mali. En plus de la révision à la baisse des traitements accordés aux autorités de la Transition, de la Présidence de la Transition au CNT en passant par la Primature, Moussa Mara a appelé de ses vœux au gel des fonds dits de « souveraineté » à tous les niveaux, afin de faire face aux besoins urgents du peuple.
Des besoins qui ont pour noms : crise d’électricité, vie chère, manque de matériels adéquats pour les structures de santé, mais aussi manque d’argent pour éponger les dettes des fournisseurs nationaux de l’État… Tout cela conjugué à une difficulté de mobilisation des ressources tant à l’interne que sur le marché financier international, comme le prouve l’élargissement constant des déficits budgétaires. Autant de raisons rendant la réduction du train de vie de l’État, non pas une demande spécifique en période de transition, mais une obligation pour elle au regard du contexte particulièrement difficile pour les Maliens. Tout comme il est de la responsabilité des autorités de la Transition de donner l’exemple.
La perturbation du dernier meeting de Moussa Mara à Paris par des individus à esprit surchauffé scandant des slogans «Assimi Président» est une grave erreur de casting qui ne sert ni le Président de la Transition ni ceux qui l’ont fait. En plus, cela peut être un signe annonciateur de grabuges si d’aventure le Président de la Transition était candidat à la prochaine présidentielle.
Autant dire qu’il urge qu’on s’emploie à faire en sorte que la présidentielle puisse se déroulée dans la paix et la quiétude au Mali.
En attendant, Moussa Mara est de plus en plus adulé par les Maliens dont il partage les soucis et les préoccupations. Il est aujourd’hui une figure qui se distingue par sa constance, son engagement et son lien indéfectible avec le peuple qu’il défend bec et ongle, à un moment où certains ont choisi de fuir le pays ou d’éviter le débat. Il a su tisser des liens forts avec les Maliens de tous horizons, se positionnant comme leur porte-parole légitime. En un mot, il incarne l’espoir d’un Mali meilleur !
Quelqu’un redouterait-il la force et le poids de Moussa Mara lors de la prochaine présidentielle et tenterait-il de le griller d’ici ? Une seule certitude : cette élection cruciale sera âprement disputée au Mali ! ■
MAIMOUNA DOUMBIA