L’ABSENCE TRÈS REMARQUÉE DE MODIBO KONÉ, DIRECTEUR DE LA SÉCURITÉ D’ÉTAT, À LA CÉRÉMONIE DE REMISE DES ATTRIBUTS DES GÉNÉRAUX À KOULOUBA : UN SIGNE DE FRICTION ?
Notre pays vibre au rythme des nouveaux officiers généraux, dont le Président de la Transition, désormais «Général d’Armée», et ses quatre autres compagnons (Malick Diaw, Modibo Koné, Sadio Camara, Ismael Wagué) promus «Général de Corps d’Armée».
Un fait troublant s’est pourtant produit lundi, lors de la cérémonie de remise des attributs à ces nouveaux officiers supérieurs de l’Armée malienne, notamment l’absence très marquée et très interrogatrice du Général Modibo Koné, chef de l’ANSE (Agence Nationale de la Sécurité d’Etat). Est-ce un signe de friction dans le rang des meneurs de l’ex-CNSP ? En l’absence d’explication officielle, les interprétations vont bon train, car beaucoup de nos compatriotes n’arrivent à s’expliquer et très curieux de l’absence de ce grand militaire qui a battu sa réputation sur sa grande discrétion. Et il y a de quoi, car malgré la fonction qu’il occupe, sa présence à cette cérémonie de consécration ne pouvait qu’y donner plus d’éclat, mais aussi un message d’unité sans faille dans leur rang par ces temps qui courent ! En d’autres termes, rien ne devait empêcher le Général Modibo Koné d’honorer de sa présence cette cérémonie.
Ce qui met en mal la thèse de ceux qui évoquent sa casquette de chef de renseignement malien ou la charge du travail qui pourrait être la sienne ce jour-là.
En effet, chez les barbouzes, la légendaire grande discrétion à toute épreuve ne s’applique pas forcément au grand patron, c’est pourquoi les chefs de services de renseignement du monde sont connus du grand public, certains allant jusqu’à donner des conférences publiques ou à publier des livres à visage découvert. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait dernièrement, il y a juste quelques semaines, les puissants chefs des services de renseignement américain et britannique en rapport à ce qui pourrait être la nouvelle configuration de la guerre Russo-Ukrainienne et les probabilités qu’il y avait de voir la Russie avoir recours au nucléaire si d’aventure les européens devraient prendre directement part au conflit.
En plus de tout cela, les chefs du service de renseignement malien ont toujours été connus du grand public. Pour autant, nous refusons de croire à une éventuelle friction entre les «cinq as» de l’exCNSP, pour la simple raison que d’énormes défis restent encore à relever par la Transition. Reste donc la charge de travail ! Celle-ci devrait-elle empêcher le Général de Corps d’Armée Modibo Koné d’être présent à la cérémonie ?
Difficile de soutenir cette thèse, car cela tend à insinuer que le barbouze en chef du Mali ne peut déléguer une partie de son pouvoir à quelqu’un d’autre, même pour le temps d’une cérémonie aussi solennelle que la célébration de sa propre promotion ! Dans tous les cas, c’est le Mali qui gagne ! ■
MAIMOUNA DOUMBIA