REPORT DE LA RENTRÉE DES CLASSES AU 4 NOVEMBRE 2024 : POURQUOI LES MALIENS SONT VENT DEBOUT CONTRE LE MINISTRE SY SAVANÉ ?
Le ministre de l’Education Nationale se trouve dans une situation des plus confortables du fait qu’il est le plus détesté aujourd’hui par tous les principaux acteurs de l’école. D’abord les enseignants et les syndicalistes qui n’ont pas manqué de griefs contre sa décision jusqu’au-boutiste d’ouverture des classes initialement prévue pour le 1er octobre, ensuite par les parents d’élèves qui lui reprochent de les avoir faire des dépenses « presqu’inutiles » avec sa décision de report pour le 4 novembre, car devant encore en faire d’autres dans quatre semaines !
Pour ce qui nous concerne, nous l’avons dit, ce ministre a clairement montré à la face du monde qu’il n’est pas à la hauteur, avec sa décision de report de la rentrée, alors qu’il insistait, malgré tout, que la rentrée allait s’effectuer le 1er octobre. En effet, un responsable qui n’est pas capable de prospection et d’anticipation est un responsable sans vision, qui ne mérite pas un poste aussi élevé que celui d’un ministère de la République…
Un homme qui vit sans doute dans une bulle, pour avoir persisté à « rendre possible » comme dirait l’autre, ce qui ne peut être possible !
La preuve est qu’il tenait coûte à coûte, à un moment le Président de la Transition a décrété l’état de catastrophe nationale, où des écoles sont occupées par des sinistrés, où les services météorologiques et hydrauliques annoncent des pluies et en quantité jusqu’en novembre, et sans aucune consultation au préalable des acteurs de l’école, à ce que la rentrée scolaire dans un tel contexte de crise. Et tout cela, au mépris des préoccupations des acteurs de l’école, dont certaines avaient été soulevées à son intention par le SNEC !
Il s’agit entre autres de la non-disponibilité des arrêtés d’intégration des enseignants des écoles communautaires dont la dernière remonte à 2021 ; la situation des détenteurs de licence ; la non-occupation de plus de 170 postes administratifs au niveau de l’éducation ; la violation des dispositions de l’arrêté 3282 lors des travaux de la commission nationale de mutation, session 2024 ; la non-disponibilité des autorisations de participation aux concours professionnels au titre de l’année 2024…
Sans compter l’occupation de certains établissements scolaires par les sinistrés due aux inondations ; la non-convocation de la commission nationale d’orientation des élèves admis au DEF, session 2024… et des milliers d’écoles fermées un peu partout à cause de l’insécurité ! Aussi, en décidant de reporter sa « rentrée à lui », le ministre Sy Savané donne raison à Moustapha Guitteye du SNEC, qui résume sa nomination à la tête du département de l’Education Nationale par cet adage bien inspiré de chez nous : ”Nous avons acheté le cheval à l’emprunt de ses sabots ” !
Le syndicaliste décrit aussi un ministre qui n’a aucune maîtrise des dossiers, un ministre totalement déconnecté des réalités du système éducatif malien, et qui nourrit un mépris total envers les partenaires clés de l’éducation… avant de conclure de façon implacable que « L’actuel ministre de l’Education Nationale est un ministre analogique à l’ère numérique » !
MAIMOUNA DOUMBIA