LES MALIENS ET LE MALI : QUAND LA QUETE DES BESOINS DU VENTRE DEVIENT LA NORME !

 LES MALIENS ET LE MALI : QUAND LA QUETE DES BESOINS DU VENTRE DEVIENT LA NORME !

Si cela fait plusieurs années que nous assistons à la déchéance de nos valeurs de société, aujourd’hui, c’est l’homme malien en lui-même qui inquiète, les intérêts personnels, la course à la richesse, l’affairisme ayant pris le dessus sur l’intérêt général.

La corruption, la concussion, le mensonge et l’enrichissement illicite sont autant de crise de valeurs qui fait que la quête des besoins du ventre est même devenue une norme. Comme disait l’autre, le Mali est malade de ses élites, victime de la gourmandise de ses dirigeants. Le Professeur Issa N’Diaye nous prévenait pourtant en 2018 : « Tant que l’appât du gain facile restera la base de la philosophie du citoyen malien ordinaire, rien de bon ne se fera dans le pays ». Et de poursuivre : « Le problème n’est pas seulement le pouvoir d’Etat, c’est aussi et surtout le Malien lui-même. Il faut arriver à le changer. Pas évident ! Tant que l’appât du gain facile restera la base de la philosophie du citoyen ordinaire, rien de bon ne se fera dans le pays.

Tant que le mensonge, l’hypocrisie, la cupidité, la fourberie et la méchanceté resteront au cœur de la citoyenneté, il n’y a rien à espérer.

Il suffit de voir le spectacle de la ruée actuelle à travers les associations créées pour capter les sommes d’argent distribuées à l’occasion par les candidats. Devant l’argent, aucune morale. Tous les coups sont permis. La corruption est devenue le système national de débrouillardise à tous les niveaux, aussi bien au niveau de l’Etat, des appareils civils comme militaires, des secteurs de la société civile et religieuse. Les rapports sociaux en sont dénaturés. Le mal est profond. L’incivisme a atteint un tel degré qu’il menace l’avenir même du pays ». Oui, le mal est profond, et le dialogue inter-maliens qui vient de s’achever conforte cette thèse, car d’un dialogue pour la paix et la réconciliation, pour transcender la crise qui nous divise face aux défis de développement de notre pays, une toute autre chose nous a été servie.

Le surprenant dans cette affaire, c’est de croire que le principal artisan de cette mascarade n’est autre que l’ancien Premier ministre et grand commis de l’Etat Ousmane Issoufi Maiga.

Peut-on lui soupçonner d’avoir choisi de prendre une telle responsabilité sur lui pour de l’argent ? Très difficile de croire en cela. Pourquoi a-t-il donc accepté d’écorcher sa propre image et sa réputation dans une telle aventure ? A son âge, chercherait-il encore une opportunité à se caser quelque part ? Et les responsables de ces associations de ressortissants du Nord qui se réjouissent et qui se félicitent de la réussite de cet événement, sachant que les différends avec les ex-rebelles ne sont pas encore purgés ? Et le Mali dans tout ça ? Va-ton perpétuellement continuer à discourir, à organiser des foras et à se mentir sans jamais oser nous attaquer aux vrais problèmes qui minent notre société et qui portent entrave au développement de notre pays ? ■

MAÏMOUNA DOUMBIA

Le Soir de Bamako

http://lesoirdebamako

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