Le Président Assimi Goïta lance un appel aux mouvements signataires de l’Accord : « Le temps est venu de passer à l’union sacrée pour une Nation et une Armée refondée bâtie sur la volonté commune »

Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a présidé la cérémonie de lancement officiel de la Semaine Nationale de la Réconciliation au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), hier jeudi 15 septembre 2022. Pendant une semaine les Maliens vont se rencontrer, échanger, se pardonner et regarder ensemble vers un avenir paisible. C’est cela la motivation des autorités qui ont initié la rencontre.

Le président Goïta avait à ses côtés le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix, la Réconciliation nationale, Col Major Ismaël Wagué. Le lancement de cette 1ère édition a enregistré également la présence du Premier ministre par intérim ainsi que du président du Conseil National de Transition (CNT). Des diplomates accrédités auprès de la République du Mali, les membres du Gouvernement et ceux du Conseil National de Transition (CNT) ainsi que le président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) étaient tous présents à cette cérémonie d’envergure nationale. Cette 1ère édition qui se poursuivra jusqu’au 21 septembre, a pour thème : « Faisons de la diversité, un atout pour la cohésion sociale au Mali ». L’événement sera marqué par des activités éducatives citoyennes, civiques, sportives, artistiques et culturelles. Son objectif est de restaurer la paix et renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble entre tous les fils du pays.

Pour les autorités, cette semaine vise à consolider les valeurs de réconciliation et du vivre ensemble. Ces idéaux de paix et d’entente seront célébrés à travers des activités éducatives, socio-culturelles et sportives

Il s’agit également de sensibiliser les citoyens venus de toutes les régions du pays et de la diaspora sur le processus de réconciliation et de la paix. Et surtout faire la promotion du patriotisme, du civisme et la cohésion sociale afin d’unifier les cœurs et les esprits au cours de cette semaine. Des échanges sur la coopération entre les populations civiles, mais aussi entre elles et les militaires auront également lieu. Selon le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, le Colonel Ismaël Wagué, l’instauration de cette semaine est une recommandation des Assises Nationales de la Refondation et la Conférence d’Entente Nationale. Lors de la cérémonie de lancement officiel de la SENARE, le président Assimi Goïta a rappelé que depuis une décennie, le pays traverse une crise multiforme marquée par des conflits fratricides, dévastateurs qui n’ont eu de cesse à opposer les familles, communautés et individus dans le territoire.

Au fil de ces conflits, le tissu social s’est progressivement fragilisé avec son corollaire, la détérioration du vivre ensemble et de brassage culturel qui ont toujours caractérisé le Mali, berceau des grands empires

Selon les explications du président, face à cette situation de nature à compromettre la cohésion sociale, les pouvoirs publics ont initié de nombreux mécanismes de résolutions de crise dont l’institution d’une semaine de la réconciliation nationale demandée par les maliens lors de la Conférence d’Entente Nationale tenue en 2019. ‘‘Cette semaine qui participe d’un esprit de promotion des valeurs fondatrices de notre vie sociale à savoir entre autres, la solidarité, l’humilité et le pardon, sera une grande opportunité que les fils et filles du Mali mettront à profit pour panser les plaies malheureusement causées par l’incompréhension et prévenir d’autres blessures’’, a-t-il indiqué. C’est pourquoi, disait le Colonel Goïta, il revient à l’ensemble du peuple malien de s’investir à développer l’esprit de pardon et de réconciliation en se ‘‘focalisant sur ce qui nous rapproche plutôt que sur ce qui nous éloigne les uns des autres’’. Pour lui, par les temps qui courent, le Mali en a fortement besoin. « En promouvant le dialogue sincère, facteur de pardon et de cohésion, nous ne faisons que revenir aux valeurs que nous ont léguées nos aïeux », a-t-il dit, soulignant les différentes initiatives prises jusqu’à ce jour par les autorités de la transition qui s’inscrivent dans la droite ligne de la préservation des fondements même du Mali mise à rude épreuve par les réalités du moment.

 « Une semaine comme celle que nous lançons en ce moment, est une aubaine pour chasser les démons de la division et de la terreur, afin que germent les perspectives du développement, facteur d’épanouissement collectif. Il est donc de notre devoir de créer les conditions d’un retour à nos valeurs séculaires pour réconcilier les communautés, réconcilier l’Etat et les citoyens, en somme réconcilier l’ensemble des composantes de notre pays afin de faire émerger une unité nationale plus solide, car ancrée dans les valeurs d’écoute mutuelle et de pardon », a déclaré le président Assimi Goïta. Avant d’insister que : ‘‘C’est à ce prix que nous pourrions utilement orienter nos énergies ainsi que nos intelligences vers le développement réel de notre Nation’’. Ainsi le Chef de l’Etat a lancé un appel solennel aux Mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali : « Le temps est venu de passer à l’union sacrée pour une Nation et une Armée refondée, bâtie sur la volonté commune de ses filles et fils et relever les défis qui sont les nôtres. Le temps est venu de faire le sacrifice des considérations subsidiaires au bénéfice de l’intérêt supérieur de nos populations et de notre patrie commune », a conclu le président.

YOUSSOUF KONATE

Le Soir de Bamako

http://lesoirdebamako

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