QUAND ALGER FAIT PREUVE D’UNE LÂCHETÉ DÉCONCERTANTE: LA «SALE GUERRE» MENÉE CONTRE LA RUSSIE VIA LE MALI ?
Lors des derniers débats à l’ONU sur la nécessité de mutualisation des efforts pour contrer l’avancée du terrorisme au Sahel et plus globalement en Afrique de l’Ouest, l’ambassadeur de l’Algérie aux USA affirmait que le « Nord du Mali est une extension naturelle de l’Algérie : mêmes tribus, mêmes peuples, même vision.
Notre sécurité est prioritaire, il y a trop de gangsters et de terrorisme dans cette zone et nous refusons toute ingérence étrangère à nos portes ». » Non, à l’ingérence étrangère à nos frontières », » non à toute intervention étrangère à nos frontières, qu’elle soit politique ou militaire ». Voilà des termes autour desquels s’articulent les discours des dirigeants algériens de ces deux dernières années. Des piques adressées indirectement à la Russie, partenaires stratégique du Mali, sans jamais avoir le culot et l’audace nécessaire de le lui dire en face ! En effet, du Président Tebboune à ses ministres, tous sont depuis quelques temps dans des insinuations et approximations sur la présence des troupes russes de Africa Corps au Mali, sans avoir le courage de le dénoncer officiellement et de vives voix.
En d’autres termes, ils livrent indirectement une sale guerre à la Russie via le Mali. De la pure lâcheté !
Voilà pourtant un pays qui disait, le 18 novembre dernier, « réitéré sa main tendue au Mali ». « Notre pays tend la main à ses frères du Mali, car l’Algérie possède une patience inépuisable pour faire face avec sagesse, sérénité et clairvoyance à tous les problèmes accablants qui l’entourent», indiquait le ministre algérien des Affaires des étrangères Ahmed Attaf en conférence de presse à Alger. Parce qu’elle croit en « l’unité du patrimoine historique, des aspirations et du destin », l’Algérie est « constamment motivée à tendre la main de la solidarité, de la coopération et de la fraternité à tous ses frères », insistait-il, ajoutant que son pays a « la volonté et la détermination qui lui permettent de contribuer efficacement à la sécurité, à la stabilité et à la prospérité de ses voisins et de sa sphère d’appartenance ». La violence terroriste au Mali, avaitil soutenu, a atteint des niveaux et des limites « sans précédent », et cela préoccupe l’Algérie, non seulement du fait que le Mali est un pays frontalier, mais aussi parce que l’Algérie a un « engagement historique » à soutenir ce pays voisin dans toutes ses épreuves depuis son indépendance.
«L’Algérie a été et demeure l’un des plus fervents défenseurs, partisans et artisans de la préservation de l’unité de l’État du Mali, de son territoire, de son peuple et de ses institutions», a réaffirmé Ahmed Attaf, ajoutant que son pays avait mis en garde contre les conséquences de la révocation de l’accord de paix d’Alger en janvier 2024.
Et d’affirmer que ces appréhensions se sont confirmées avec la montée de la violence au Mali. Le chef de la diplomatie algérienne a ainsi exprimé l’espoir de l’Algérie que les dirigeants maliens « se réveillent et prennent conscience de l’inéluctabilité d’un retour à la voie politique afin de rattraper leur retard en matière d’efforts et de tentatives pour éviter les catastrophes imminentes, non seulement pour l’État du Mali, mais aussi pour toute la région ». Enfin, il concluait en ces termes : « La solution à la crise malienne ne peut être atteinte que par des moyens politiques pacifiques et inclusifs et par un dialogue responsable, une réconciliation globale entre tous les Maliens, sans aucune discrimination ni distinction, et loin de toute intervention étrangère, qu’elle soit politique ou militaire ». Le même élément de langage « loin de toute intervention étrangère, qu’elle soit politique ou militaire » revient encore. Si seulement les autorités algériennes pour une fois se montrer courageuses en interpellant directement la Russie ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA
