LA CRISE DE CARBURANT ET LES PROMESSES RUSSES DE 160 À 200 MILLE TONNES DE PRODUITS PÉTROLIERS: QU’EN EST-IL DES 150 MILLIONS DE LITRES PROMIS QUE LES MALIENS ATTENDENT DEPUIS 2022 ?

 LA CRISE DE CARBURANT ET LES PROMESSES RUSSES DE 160 À 200 MILLE TONNES DE PRODUITS PÉTROLIERS: QU’EN EST-IL DES 150 MILLIONS DE LITRES PROMIS QUE LES MALIENS ATTENDENT DEPUIS 2022 ?

Le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a reçu en audience, le vendredi 24 octobre 2025, une délégation russe conduite par le ministre de l’Économie et des Finances, M. Alousséni Sanou ; et le Ministre des Mines, M. Amadou Keïta.

Cette délégation comprenait Dr Alexey Koylikov, Directeur des relations internationales à la Direction Panafricaine de la Russie, et M. Simyon, membre du Conseil d’administration de la société SOREM. Au menu des échanges, des promesses de 160.000 à 200.000 tonnes de produits pétroliers. Sauf qu’il y a un précédent en la matière, et ce depuis fin 2022-début 2023, que les maliens attendent toujours ! Au sortir de l’audience, vendredi, Dr Alexey Koylikov a salué « l’accueil chaleureux » du Président de la Transition et a souligné la volonté commune de Moscou et Bamako de consolider leurs relations économiques et stratégiques.

« Notre objectif est de discuter des questions concernant la distribution des produits pétroliers, de l’engrais et du blé dans le cadre de la coopération entre la Russie et l’Afrique », a-t-il déclaré.

Et d’expliquer que les discussions avec le Ministère malien de l’Économie et des Finances ont porté sur la livraison mensuelle de 160 000 à 200 000 tonnes de produits pétroliers destinés à soutenir l’économie malienne. Dr Koylikov a surtout insisté sur la dimension fraternelle du partenariat entre le Mali et la Russie: « C’est l’Afrique, surtout le Mali. C’est un pays ami, un pays allié de la Russie. Nous sommes ici pour soutenir un partenaire stratégique et poursuivre l’esprit de coopération hérité de l’Union soviétique ». Si pour les services de la Présidence, cette audience illustre la profondeur du partenariat stratégique Mali-Russie, qui s’étend désormais au-delà du domaine militaire pour englober les secteurs énergétiques, agricoles et miniers, les maliens pour leur grande majorité, évitent d’afficher un tel optimisme, les fleurs des promesses russes étant rarement à la hauteur des fruits escomptés ! Pour ceux qui s’en rappellent encore, déjà en octobre 2022, ce sont 150 millions de litres de carburant qui avaient été annoncés à l’issue de la visite d’une délégation malienne en Russie sous la houlette du ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou.

Un mois après, en novembre 2022, le même ministre Alousséni Sanou déclarait sur l’ORTM que la Russie allait fournir au Mali 60 000 tonnes d’hydrocarbures, 25 000 tonnes de blé et 35 000 tonnes d’engrais d’une valeur de 100 millions de dollars, à acheminer de Moscou à Bamako via le port de Conakry.

« A la suite de nos échanges, une première expédition de marchandises doit arriver à Bamako dans quelques semaines. Il s’agit de 60 000 tonnes de produits pétroliers, 35 mille tonnes d’engrais et 25 mille tonnes de blé », avait fait savoir le ministre de l’Economie et des Finances. Pour justifier ce rabais, le gouvernement avait avancé le manque de logistiques capables d’accueillir les 150 millions de litres de carburant promis. Toujours est-il que les Maliens n’ont pas encore vu la couleur des 60 000 tonnes d’hydrocarbures, 25 000 tonnes de blé et 35 000 tonnes d’engrais promis pour être acheminés au Mali gratuitement.

Alors, si on nous parle aujourd’hui de la livraison mensuelle de 160 000 à 200 000 tonnes de produits pétroliers destinés à soutenir l’économie malienne, il va de soi que les Maliens doutent de cela, du moins, avant d’avoir vu cela de leurs propres yeux. Après tout, ne dit-on pas que « voir une fois vaut mieux que d’entendre 1000 fois »? Attendons donc pour voir ! ■

MAÏMOUNA DOUMBIA

Sarah TRAORE

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