GOUVERNANCE: LE PALAIS DE LA CULTURE AMADOU HAMPATÉ BÂ : VICTIME DE SA NOTORIÉTÉ ?
Dans un récent rapport du Vérificateur Général sur la gestion du Palais de la Culture Amadou Hampaté Bâ, des griefs d’Irrégularités administratives et financières dans la structure pour les exercices 2022, 2023, 2024 et le premier trimestre 2025 sont formulés, pour un préjudice financier de 90 199 000 FCFA de recettes non-reversés.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si le Palais de la Culture Amadou Hampaté Bâ n’est pas plutôt victime de sa notoriété ? Ce rapport de contrôle, qui s’est retrouvé à la place publique avant même que le rapport final, après confrontation et justificatifs, ne soit remis à la Direction du Palais, pose la problématique de la gestion de certaines nos structures qui, le plus souvent, manquent d’outils de gestions adéquats connus de l’administration mère, le Ministère de la Culture pour ce qui concerne le Palais. Des carences et insuffisances sur lesquelles on ferme les yeux, peut-être par manque de moyens.
Ce qu’on peut dire d’ores et déjà, est que si certains griefs administratifs formulés sont fondés, les allégations de disparition d’un peu plus de 90 millions de FCFA sont bien discutables, pour une structure qui ne reçoit d’une subvention de l’Etat depuis des années, et contrainte de gérer les besoins au cas par cas !
Un détail de taille pour ce qui concerne les 90 millions de FCFA : il est utile de savoir que le BVG a fait sa vérification sur la base des quittances, alors même que le système du Palais de la Culture repose sur des dépenses gérées directement sur les recettes. Par exemple, les traitements des deux vigiles à la porte de l’Administration et des 8 femmes qui balaient la cour chaque jour, tout comme les menues-dépenses au quotidien, tout cela est géré directement sur les recettes. Il ne pouvait en être autrement, le Palais de la Culture n’ayant ni régisseur de dépenses, ni ligne de régie…
En somme, il n’est pas exagéré de dire que le Palais de la Culture est abandonné à lui-même, sans subventions, sans appuis extérieurs, comme pour dire que la structure est en quelque sorte victime de sa propre notoriété, perçue de loin comme ne manquant de rien, si bien qu’en son sein, tout est urgence et priorité ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA
