TENTATIVE DE SUICIDE AU 3È PONT DE BAMAKO: UN HOMME SAUVÉ DE JUSTESSE PAR LES BOZOS

 TENTATIVE DE SUICIDE AU 3È PONT DE BAMAKO: UN HOMME SAUVÉ DE JUSTESSE PAR LES BOZOS

Une nouvelle tentative de suicide a été évitée de justesse, hier jeudi 23 octobre 2025, au niveau du 3ᵉ Pont de Bamako.

Dans la matinée, un homme s’est jeté dans le fleuve Niger avant d’être repêché sain et sauf grâce à l’intervention rapide des pêcheurs bozos. Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un tel incident survient à cet endroit. Le 3ᵉ Pont du District de Bamako est devenu, au fil des années, le théâtre de plusieurs drames similaires. En juillet dernier encore, le corps sans vie d’une jeune femme y avait été retrouvé. Selon les témoins présents sur les lieux, l’homme serait arrivé à moto en compagnie d’un proche, identifié comme son neveu. Arrivé au milieu du pont, il aurait demandé au conducteur de s’arrêter, avant de descendre brusquement et de se jeter dans les eaux du fleuve Niger. Alertés par les cris des passants, des pêcheurs bozos, connus pour leur courage et leur réactivité, se sont aussitôt précipités dans l’eau pour tenter de le sauver.

Leur promptitude a permis d’éviter le pire. L’homme, visiblement en état de choc mais encore en vie, a été pris en charge par les sapeurs-pompiers dépêchés sur place, en compagnie des éléments du commissariat de police de Yirimadio (ex-13ᵉ arrondissement), territorialement compétent.

Son épouse, arrivée peu après, a confié aux forces de l’ordre que son mari évoquait souvent son intention de mettre fin à ses jours, accablé par la misère et les difficultés du quotidien. Elle a précisé qu’il n’en était pas à sa première tentative, affirmant qu’il avait déjà essayé de se donner la mort à l’aide d’un couteau. Cette fois-ci, il a choisi une autre méthode : se jeter dans le fleuve. Ce nouvel épisode met une fois de plus en lumière la recrudescence des cas de suicide au Mali, souvent liés à la précarité économique et au désespoir social. De nombreuses personnes, confrontées à des difficultés insurmontables, sombrent dans la détresse psychologique sans bénéficier d’une véritable écoute ou d’un accompagnement adapté. Ce drame doit interpeller la société dans son ensemble.

Il rappelle l’urgence de renforcer les mécanismes d’écoute, de soutien psychologique et de prévention du suicide, afin d’éviter que d’autres vies ne soient perdues dans le silence et l’indifférence. ■

YOUSSOUF KONATE

Sarah TRAORE

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