NOUVEAU REBONDISSEMENT DANS LA BATAILLE DE LÉGITIMITÉ AU CSDM : LA DIASPORA MALIENNE INTERPELLE LE MINISTRE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME

 NOUVEAU REBONDISSEMENT DANS LA BATAILLE DE LÉGITIMITÉ AU CSDM : LA DIASPORA MALIENNE INTERPELLE LE MINISTRE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME

La bataille pour le contrôle du Conseil Supérieur de la Diaspora du Mali (CSDM) continue de plus belle. Tandis que Baïdy Dramé revendique sa légitimité et s’affiche aux côtés du ministre de tutelle Moussa Ag Attaher, le camp favorable à Mohamed Chérif Haïdara dénonce une « comédie » menée par un homme prêt à tout pour s’emparer du CSDM.

Selon eux , la manœuvre est vaine puisque le mandat ayant permis à Baïdy Dramé de créer et représenter l’organisation en France lui avait été délivré par celui-là même qu’il combat aujourd’hui avec virulence. Face à cette situation, la diaspora malienne interpelle le ministre de la Justice, Mahamoudou Kassogué, afin d’éclaircir la situation pour le bien des Maliens établis à l’étranger, qui voient dans le CSDM un outil destiné à les accompagner dans la réalisation de leurs ambitions pour le pays.

Dans une correspondance adressée au chef du département de la Justice, la diaspora expose ce qu’elle qualifie de « paradoxe juridique » et invite les autorités à mettre fin à la confusion qui règne au sein du CSDM.

« Le 19 août 2016, Mohamed Chérif Haïdara, président légitime du CSDM élu le 23 décembre 2015, a donné mandat à Baïdy Dramé pour créer et représenter le CSDM en France. Ce mandat reposait sur un récépissé officiel délivré par le ministère de l’Administration territoriale le 22 février 2016. Et pourtant, aujourd’hui, Baïdy conteste ce même récépissé, celui-là même qui lui a permis d’agir légalement au nom du CSDM », rappelle la lettre. La diaspora souligne que le démembrement français du CSDM, dont Baïdy faisait partie, l’a exclu le 22 novembre 2019 pour fautes lourdes. « Il ne jouit donc d’aucune légitimité, ni morale ni statutaire, au sein du CSDM, et ne saurait légalement s’exprimer en son nom », précise-t-elle. Le tribunal de la Commune VI du District de Bamako, dans son jugement n°0831 du 1er novembre 2021, a d’ailleurs déclaré Baïdy Dramé irrecevable pour défaut de qualité, établissant qu’il n’était pas membre du CSDM selon la justice malienne.

La lettre s’interroge : « Comment la Section administrative de la Cour suprême a-t-elle pu lui reconnaître une qualité pour contester un récépissé, alors que la justice malienne elle-même avait statué qu’il n’en disposait pas? Et surtout, comment expliquer qu’il ait attendu plus de six ans pour contester un acte administratif de 2016, bien au-delà du délai légal de deux mois prévu par la loi ? » Les signataires rappellent également que Baïdy Dramé a été condamné (jugement n°0490) à deux ans de prison ferme, avec un mandat d’arrêt (n°433/2021), mais n’a toujours pas été arrêté, alors qu’il continue de tenir des conférences de presse et d’apparaître sur la télévision nationale, l’ORTM. Pour eux, ce cas met en lumière un double paradoxe — juridique d’abord, institutionnel ensuite. « Comment comprendre qu’il attaque le récépissé qui fonde son propre mandat ?» s’interrogent-ils.

Ce dossier dépasse désormais le simple cadre procédural : il pose la question de la cohérence, de la transparence et de la justice dans un Mali Kura pour lequel des vies ont été sacrifiées en 2020.

La diaspora malienne et l’opinion publique se demandent : qui tire réellement les ficelles? Quels intérêts ou agendas cachés se dissimulent derrière ces contradictions ? Pourquoi chercher à fragiliser une structure qui a toujours œuvré pour l’unité et la dignité des Maliens de l’extérieur ?

Le clan favorable à Haïdara conclut : « Le peuple et la diaspora méritent la vérité. Le déni de justice est l’une des raisons fondamentales de toutes les révoltes. Restons unis pour la réussite de la Transition et arrachons nos droits, car le droit ne se négocie pas, il s’arrache. » ■

LAYA DIARRA

Sarah TRAORE

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