LA VILLE DE BAMAKO FRAPPÉE PAR UNE PÉNURIE DE CARBURANT : « LA SITUATION EST DEVENUE INTENABLE. LA CRISE N’ÉPARGNE AUCUN SECTEUR»

Les villes maliennes traversent une grave crise de carburant. Plusieurs stations ont fermé, provoquant de longues files d’attente et des pannes sèches sur les routes. Les populations s’inquiètent de plus en plus pour l’approvisionnement.
Si les tensions ont commencé à se faire sentir dans la capitale dès lundi, la situation s’est aggravée mardi, mettant en lumière l’extrême fragilité de la chaîne logistique. Les autorités multiplient les efforts et les appels pour rassurer les citoyens sur un approvisionnement normal, alors que certaines initiatives sont sabotées par les attaques des groupes armés terroristes ciblant les citernes. Hier, mardi 7 octobre 2025, un tour dans la ville de Bamako a permis de constater l’ampleur du problème. Dans plusieurs stations, le carburant est introuvable.
Certains évoquent même une rétention du produit dans le but de spéculer.
Les motocyclistes et automobilistes se pressent toute la journée dans les stations encore approvisionnées. Cette réalité contraste avec les déclarations d’un membre du Conseil national de transition (CNT). «Il n’y a pas de crise de carburant au Mali. C’est juste une stratégie des terroristes pour créer la psychose dans l’esprit des gens», affirmait le Dr Aboubacar Siddiki Fomba. Avant lui, le ministre Daoud Aly Mohammedine avait donné des assurances sur les mesures concrètes prises pour faire face aux difficultés d’approvisionnement du pays en carburant et autres denrées : «Nous allons prendre toutes les dispositions pour qu’il n’y ait pas de pénurie de quoi que ce soit», avait déclaré le membre du gouvernement.
Sur le terrain, c’est une autre réalité qui se présente. Motocyclistes et automobilistes sillonnent la capitale à la recherche du précieux liquide.
Qu’il s’agisse de la rive gauche ou de la rive droite, les motos s’entassent sur les artères et les voitures restent parfois garées, témoignant du désarroi des usagers face à une situation devenue de plus en plus insupportable.
Au moment où nous mettons cet article sous presse, plusieurs camions contenant d’importantes quantités d’essence et de gasoil viennent de rentrer dans la ville de Bamako, sous l’égide des autorités de la transition. ■
LAYA DIARRA
