SITUATION NATIONALE PRÉOCCUPANTE AU MALI : PLUS QU’UN REMANIEMENT MINISTÉRIEL, IL FAUT UNE REDÉFINITION DE LA TRANSITION !
La situation de notre pays laisse aujourd’hui, en cause, une fragmentation sociale des plus poussées ne donnant aucune chance au dialogue et au rassemblement des Maliens, pourtant gages nécessaires dans le contexte actuel pour conjurer le sort et remettre notre le Mali sur rail. Aussi entend-on de plus en plus parler de remaniement ministériel.
Mais plutôt et mieux qu’un remaniement ministériel, nous avons besoin d’une nouvelle redéfinition de la Transition avec en toile de fond, un vrai débat national auquel personne ne sera exclue. Nos autorités en ont-elles conscience ? Il urge quand-même qu’on dépasse la situation actuelle en cours ! Le constat est amer, mais la réalité, les Maliens, depuis le 18 août 2020, date de la chute du régime IBK, loin de l’union sacrée nécessaire pour sauver l’essentiel, n’ont jamais été aussi divisés, aussi remontés les uns contre les autres. Aux concertations nationales mises en avant par les forces vives de la nation et proposées au Président de la Transition, ce dernier a répondu par la suspension des activités des partis, et cela à la veille même de l’ouverture officielle des travaux du Dialogue inter-maliens ! La suite est connue : les partis sont finalement dissous et nouveau bail donné à la transition !
Mais qu’on ne se voile pas la face, le seul combat qui vaille aujourd’hui et qui permettra au Mali d’amorcer la sortie de la crise multiforme qu’il connaît est le retour à l’ordre constitutionnel, selon un calendrier fixé de façon consensuelle à la suite d’un débat national entre les filles et les fils du Mali.
Et il faut le dire clairement : ce serait une grave erreur, à bien des égards, pour nous tous de ne pas saisir cette opportunité pour donner une chance à notre pays de se retrouver. Le Président de la Transition doit reprendre les choses en mains et ne pas se laisser influencer par de nouveaux acteurs tentant désespérément de réinventer la roue ! Nous l’avons tout temps dit, ceux qui lui disent au quotidien que tout va bien au Mali et pour les Maliens sont en train de lui mentir. Nul ne doit l’amener à se détourner des engagements souscrits auprès des Maliens, d’où l’urgence pour lui de voir comment redéfinir la transition avec le concours et le soutien de tous. Il lui incombe la responsabilité historique d’user de tous les moyens pour amener les Maliens à travailler main dans la main pour sauver le Mali…
Car, en fin de compte, la transition, telle qu’elle se déroule aujourd’hui, souffre de l’absence d’une base sociale forte !
MAÏMOUNA DOUMBIA
