LE PRÉSIDENT DU CNT MALICK DIAW À L’OUVERTURE DE LA SESSION D’OCTOBRE 2025 : «ILS VEULENT NOUS ASPHYXIER ÉCONOMIQUEMENT, MAIS LE TERRORISME ÉCONOMIQUE SERA VAINCU »

 LE PRÉSIDENT DU CNT MALICK DIAW À L’OUVERTURE DE LA SESSION D’OCTOBRE 2025 : «ILS VEULENT NOUS ASPHYXIER ÉCONOMIQUEMENT, MAIS LE TERRORISME ÉCONOMIQUE SERA VAINCU »

La session ordinaire d’octobre 2025 du Conseil national de Transition (CNT) a été ouverte, hier lundi 6 octobre 2025, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), sous la présidence du général de corps d’armée Malick Diaw, président de ladite institution.

La cérémonie d’ouverture de cette rentrée solennelle s’est tenue en présence du Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, d’une délégation du Niger conduite par Dr Mamoudou Arouna Djingarey, président du Conseil consultatif de refondation du Niger, et d’une délégation du Burkina Faso conduite par le premier vice-président de l’Assemblée législative de transition, Dafidi David Lompo. Cette session budgétaire, qui s’étendra sur 75 jours, portera sur l’examen de plusieurs textes, notamment la loi de finances 2026, les réformes structurelles ainsi que les orientations économiques et stratégiques définies par les plus hautes autorités du pays pour le développement du Mali. Les débats s’annoncent riches et devraient aboutir à des décisions importantes. Au nom de la délégation nigérienne, le Dr Mamoudou Arouna Djingarey a remercié le président du CNT pour l’invitation adressée au Conseil consultatif de refondation du Niger à prendre part à l’ouverture de cette session. Il a rappelé que, tout comme le Mali et le Burkina Faso, le Niger a vu ses forces de défense et de sécurité prendre leurs responsabilités face à l’échec de la gouvernance passée et à l’insécurité persistante.

« Le Niger, comme le Mali et le Burkina Faso, est victime du terrorisme né de la mauvaise gouvernance et de l’éclatement de la Libye, avec le pillage de ses dépôts d’armes, ce qui a alimenté les cellules terroristes et les trafics de drogue », a-t-il souligné.

Il a également rappelé que le Niger partage avec le Mali plus de 820 km de frontières, ainsi que des peuples, des traditions et des cultures similaires. « Cette similitude entre nos peuples a été à l’origine de la réaction des dirigeants maliens et burkinabè pour constituer un véritable bouclier autour du Niger face aux funestes projets d’agression de la CEDEAO. Ce bouclier a pris forme à travers la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), devenue depuis le 6 juillet 2024 une Confédération. Cet acte fondateur restera gravé dans l’histoire politique de notre sous-région », a-t-il déclaré. Pour sa part, le premier vice-président de l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso, Dafidi David Lompo, a souligné que leur présence à cette session revêt une dimension particulière. « Elle s’inscrit non seulement dans le cadre de la coopération bilatérale séculaire entre le Mali et le Burkina Faso, mais aussi dans celui, plus large et plus porteur, de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Cette session d’octobre 2025 intervient quelques jours seulement après la réunion historique des présidents des parlements de l’AES, consacrée à la validation des projets de textes qui organiseront nos futures sessions confédérales. C’est là une avancée majeure qui illustre notre volonté commune de donner une réalité tangible à notre intégration parlementaire et d’offrir à nos peuples un espace d’espoir et d’avenir », a-t-il affirmé. Dans son discours d’ouverture, le président du CNT, le général de corps d’armée Malick Diaw, a indiqué que cette session budgétaire, la plus cruciale du calendrier parlementaire, engage la Nation tout entière. « Elle touche le cœur même de la vie de l’État : la gestion de ses ressources, la définition de ses priorités et l’allocation de ses moyens d’action », a-t-il déclaré. Selon lui, la présence des délégations nigérienne et burkinabè à cette cérémonie n’a rien d’un simple geste protocolaire. « Elle est, plus qu’un symbole, la manifestation de l’unité d’action entre nos peuples, l’expression de nos combats et surtout la détermination partagée de bâtir des États souverains, justes, enracinés dans leurs valeurs et résolument engagés sur la voie d’un avenir radieux », a-t-il affirmé. Le président du CNT a également souligné que, dans cette période où le pays poursuit courageusement sa marche vers la refondation, le débat budgétaire revêt une dimension hautement stratégique.

Il s’agira, selon lui, pour les parlementaires, d’élaborer un budget réaliste, rigoureux et orienté vers des résultats concrets, répondant aux aspirations profondes du peuple malien en matière de relance économique, de sécurité intérieure, de stabilité institutionnelle et de mise en œuvre de réformes structurelles majeures.

Il a rappelé que les orientations de la politique budgétaire pour 2026 sont définies sur la base des perspectives macroéconomiques, des engagements pris par le gouvernement, ainsi que des priorités fixées dans le Plan d’action du gouvernement 2025-2026, conformément à la vision « Mali Kura ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma » et à la Stratégie nationale pour l’émergence et le développement durable 2024-2033. « L’adoption de ces documents marque une étape décisive dans le processus de construction du Mali nouveau tant espéré, qui a cristallisé les attentes légitimes de nos concitoyens pendant de longues années et qui a été réaffirmé avec force lors des Assises nationales de la refondation », a conclu le président Diaw. Pour le président Malick Diaw, il revient aux membres du Conseil national de Transition (CNT), en leur qualité d’organe de contrôle de l’action gouvernementale, de jouer un rôle moteur dans la mise en œuvre de la Vision “Mali Kura ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma” ainsi que de la Stratégie nationale pour l’émergence et le développement durable 2024- 2033. Ils doivent, selon lui, en assurer le pilotage politique tout en veillant à sa cohérence avec les politiques publiques en vigueur. Le général Diaw a précisé qu’en dehors du projet de loi de finances 2026, une dizaine de textes législatifs figurent déjà au tableau des saisines, tandis que d’autres projets de loi sont en préparation.

Outre ces initiatives législatives, les conseillers auront également à examiner les rapports de contrôle relatifs à l’exercice 2024, notamment ceux portant sur l’exécution du budget du CNT, élaborés par la Commission de contrôle, ainsi que le rapport annuel de la Commission nationale des droits de l’Homme sur la situation des droits humains au Mali.

Ces travaux parlementaires s’accompagneront d’activités de terrain, de missions d’inspection et de séances de renforcement des capacités des membres du CNT et du personnel administratif. Abordant la question de la Confédération des États du Sahel (AES), le président Diaw s’est félicité des avancées notables enregistrées dans les domaines de la défense, de la diplomatie, du développement et de la culture, soulignant qu’elles traduisent la volonté d’une refondation institutionnelle et d’une véritable émancipation. « Notre démarche, a-t-il insisté, n’est nullement un repli sur soi, mais une réorientation stratégique fondée sur la recherche de solutions adaptées à nos réalités sahéliennes. » À ce titre, il a réaffirmé l’adhésion du CNT au retrait immédiat du Statut de Rome de la Cour pénale internationale décidé par les États membres de la Confédération, estimant que cette décision illustre « la volonté souveraine de notre peuple d’assumer pleinement sa justice à travers la création prochaine de la Cour sahélienne de justice ». S’exprimant sur la crise diplomatique entre le Mali et l’Algérie, le général Diaw a salué la plainte déposée par le Mali devant la Cour internationale de justice, à la suite de la destruction d’un drone de reconnaissance malien par l’armée algérienne. « Que la junte algérienne réponde de ses actes devant les juridictions internationales. C’est tout ce que nous demandons : ni fuite en avant, ni invectives », a-t-il martelé.

Concernant la lutte contre le terrorisme, le président du CNT a dénoncé « la recrudescence des attaques menées par des terroristes et leurs parrains en cravate, désormais aux abois ». Selon lui, ces agressions contre les civils constituent des crimes contre l’humanité, commis dans un contexte de manipulation politique et d’ingérence étrangère. « Le monde entier sait aujourd’hui que derrière ces attaques lâches et perfides se cachent des puissances étrangères dont les manœuvres sont bien identifiées », a-t-il affirmé. Évoquant les tentatives d’asphyxie économique du Mali à travers les attaques contre les convois de transport et les citernes, le général Diaw a salué la résilience et le patriotisme du peuple malien, assurant que « le terrorisme économique sera vaincu ».

Il a également exprimé sa reconnaissance aux opérateurs économiques pour leur courage et les sacrifices consentis, avant d’inviter le gouvernement à prendre des mesures fortes pour leur permettre d’exercer leurs activités dans des conditions plus sûres et plus favorables. ■

 YOUSSOUF KONATE

Sarah TRAORE

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