LUTTE CONTRE LA RAGE AU MALI : SUR 36 ÉCHANTILLONS PRÉLEVÉS POUR SUSPICION DE RAGE, 34 CAS CONFIRMÉS POSITIFS

Le Mali, à l’instar des autres pays de la communauté internationale, a célébré la Journée mondiale de lutte contre la rage le 28 septembre 2025. Les activités commémoratives se sont déroulées dans la cour de la Direction régionale des Services vétérinaires du district de Bamako, sous la présidence du Ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba. Étaient également présents les ministres de l’Agriculture, de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, ainsi que des partenaires techniques et financiers et de nombreux invités.
Cette 9ᵉ édition a été placée sous le thème : « Agissons : toi, moi, la communauté ». Elle constitue un moment essentiel de sensibilisation pour renforcer la lutte contre la rage. Avec un taux de mortalité proche de 100 % une fois les symptômes apparus, la rage demeure l’une des zoonoses les plus meurtrières, causant environ 60 000 décès chaque année dans le monde, soit un décès toutes les neuf minutes, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les économistes estiment que 10 % seulement des ressources financières utilisées pour la prophylaxie post-exposition suffiraient aux services vétérinaires nationaux pour éradiquer la rage à sa source et prévenir presque tous les cas humains. Pour le Ministre Youba Ba, le thème de cette année invite à la prise de mesures individuelles et collectives pour enrayer la propagation de la rage. Selon lui, les principaux leviers pour son éradication sont : la surveillance et la notification de la maladie, les campagnes de vaccination de masse des chiens, le contrôle efficace des populations de chiens errants, l’amélioration des connaissances sur la maladie, et la prévention des risques via l’information, la communication et l’éducation du grand public. « Ces mesures doivent être accompagnées d’un accès rapide aux soins médicaux et aux traitements post-morsure. Dans ce contexte, une collaboration étroite avec les autorités sanitaires, dans le cadre de l’approche ‘’Une seule santé’’, est essentielle», a-t-il déclaré.
Le ministre a souligné que l’éradication de la rage nécessite un engagement politique et social à long terme, couplé à une forte mobilisation communautaire. « Le Mali s’est engagé dans le Programme mondial d’élimination de la rage transmise par les morsures de chiens à l’horizon 2030, d’où l’élaboration et la mise en œuvre du Programme national de lutte contre cette maladie », a-t-il annoncé.
Il a précisé que des efforts importants sont déployés par l’État et ses partenaires pour éliminer la rage, à travers le financement du programme qui vise l’information, la sensibilisation, la vaccination gratuite des chiens, ainsi que la formation des personnels des services vétérinaires, de la santé humaine et de l’environnement. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’approche ‘’Une seule santé’’. En 2024, les services vétérinaires ont recensé 1 386 animaux mordeurs et 1 385 personnes mordues, ainsi que 16 animaux de différentes espèces. Par ailleurs, 36 échantillons ont été prélevés pour suspicion de rage, dont 34 se sont révélés positifs. Le Ministre Youba Ba a remercié les plus hautes autorités de la transition, notamment le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, et le Chef du Gouvernement, le Général de Division Abdoulaye Maïga, pour leur soutien. Il a également salué l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la Santé animale (OMSA) et l’OMS, ainsi que le partenariat public-privé, jugé essentiel pour la lutte contre les maladies animales.
« La rage tue ! Tous ensemble, nous pouvons l’éliminer ! Pour ce faire, vaccinons correctement et régulièrement nos chiens et nos chats ! », a insisté le Ministre Youba Ba. Il a enfin remis un important lot de matériels aux vétérinaires titulaires du mandat sanitaire. ■
YOUSSOUF KONATE