SANS « STATUT » DEPUIS 1948 : L’ÉTAT DE PALESTINE DÉSORMAIS RECONNU PAR 157 PAYS DE L’ONU !

 SANS « STATUT » DEPUIS 1948 : L’ÉTAT DE PALESTINE DÉSORMAIS RECONNU PAR 157 PAYS DE L’ONU !

Une dizaine de pays occidentaux ont reconnu officiellement la Palestine comme un État à part entière lundi soir à New York, en marge d’un sommet de l’ONU pour une solution à deux Etats. Un symbole fort au moment où Israël s’enfonce toujours plus dans la destruction et la colonisation des territoires palestiniens. I ls sont en effet depuis hier soir un total de 157 pays sur 193 à reconnaître officiellement l’Etat de Palestine, soit à peine moins que ceux qui reconnaissent Israël (172).

Va-t-on vers la fin de la souffrance du peuple martyr de la Palestine ? Un bond en avant à saluer quand-même, malgré les embûches ! Les reconnaissances de la France, de la Belgique ou du Luxembourg s’ajoutent notamment à celles du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et du Portugal actées depuis dimanche. 52 pays du continent africain l’ont aussi déjà reconnu avec, en tête, l’Algérie qui a reconnu la Palestine comme un État depuis 1988. Actuellement, la Palestine est reconnue par l’ONU mais n’en est pas membre. Elle en est le seul État « observateur permanent » avec le Vatican, un statut de seconde zone qui lui permet de participer à presque tout mais de ne voter sur rien. En cause : le droit de véto des Etats-Unis, qui n’a même pas daigné octroyer de visas au chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et à la plupart de sa délégation pour effectuer le déplacement à NewYork. Une décision en contradiction avec les engagements des Etats-Unis en tant que pays hôte de l’ONU, mais qui n’est pas sans précédent. En effet, en décembre 1988, l’administration Reagan avait refusé son visa au leader de l’Organisation de Libération de la Palestine. Yasser Arafat n’avait alors pu s’exprimer que devant une Assemblée générale délocalisée à Genève pour proposer son plan de paix aux autorités israéliennes. La situation en 2025 est toutefois très différente en raison de l’apparition des interventions par visioconférence.

Mahmoud Abbas a donc pu prononcer un discours à distance, tout comme le prince héritier et Premier ministre d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, coprésident du sommet.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué les annonces de reconnaissance de l’Etat de Palestine. Si la liste était déjà longue, il s’agit cependant d’une journée historique pour la Palestine, même si l’existence concrète d’un Etat palestinien reste pour l’heure un optimisme démesuré. Quand Gaza est un champ de ruines, que l’Autorité palestinienne n’a d’autorité que le nom et que la colonisation israélienne se poursuit à un rythme effréné en Cisjordanie, cela fait aussi figure de dernière solution pour les gouvernements occidentaux de maintenir en vie la solution à deux Etats. Revenons sur l’événement marquant de la journée d’hier, à savoir la reconnaissance par la France, ce lundi 22 septembre, de l’État de Palestine à l’occasion de Conférence pour le règlement pacifique de la question de la Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États au siège de l’ONU, à New York. L’annonce a été faite par Emmanuel Macron lors de son discours à la Conférence.

« Cette reconnaissance est une manière d’affirmer que le peuple palestinien n’est pas un peuple en trop (…) un peuple fort de son histoire, de son enracinement, de sa dignité. Cette reconnaissance est la solution qui seule permettra la paix pour Israël. », a déclaré Macron à la tribune, non pas sans affirmer que rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza.

Un État palestinien souverain : tel est l’objectif affiché par le président français, à l’heure où le génocide se poursuit dans la bande de Gaza. « À cette heure, Israël étend encore ses opérations militaires à Gaza dans l’objectif déclaré de détruire le Hamas. Mais ce sont les vies de centaines de milliers de personnes blessées, affamées (…) qui sont en train d’être détruites. Rien, rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza. Tout commande d’y mettre un terme définitif maintenant, à défaut de l’avoir fait plus tôt, pour sauver des vies », a poursuivi Emmanuel Macron. Pour lui, ce rassemblement au sommet des Nations Unies est primordial car « le temps est venu d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite ». « Le temps de la paix est venu », a-t-il ajouté, sous les ovations de l’auditoire. Israël et son allié américain n’en entendent pas ainsi ! « Le temps de la paix est-il vraiment venu pour la Palestine et peuple palestinien » ? Le doute plane, le Premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahu ayant déjà répété dimanche qu’il n’y aurait pas d’État palestinien et menacé d’étendre la colonisation en Cisjordanie, tandis que deux ministres israéliens d’extrême droite appelaient même à l’annexion de ce territoire palestinien occupé. Mais « nous ne devons pas nous sentir intimidés par le risque de représailles, parce que, quoi que nous fassions, ces actions vont continuer », a insisté le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres, en référence à la guerre à Gaza et à « l’annexion insidieuse de la Cisjordanie ». Dans ce contexte, le discours du Premier ministre israélien, vendredi à l’Assemblée Générale de l’ONU, est très attendu, tout comme celui de Donald Trump ce mardi. Selon le ministère de la Santé du gouvernement à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. Un chiffre alarmant de 65.062 Palestiniens massacrés qui ne dit rien à ces tortionnaires du 21è siècle, qui se disent pourtant consternés par la mort de Charlie Kirk, un extrémiste violent américain doublé de raciste ! La Palestine et son peuple viennent de loin Le 15 novembre 1988 à Alger, le Conseil national palestinien déclare unilatéralement l’indépendance de la Palestine. L’Algérie est le premier pays à reconnaître l’État de Palestine. Dans les jours qui suivent, soixante-quinze États reconnaissent son indépendance. La Palestine accède à l’Unesco en 2011 grâce à une demande de l’Algérie.

Elle est admise le 29 novembre 2012 comme État observateur de l’ONU à la suite d’un vote ayant récolté 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions. Elle devient en 2015 État partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale.

Le 18 avril 2024, l’adhésion pleine et entière de la Palestine à l’ONU est rejetée par le Conseil de Sécurité en raison du veto américain, seul opposant à cette adhésion, malgré 12 voix pour et deux abstentions. Les États-Unis ont déclaré que « le vote qui leur est reproché n’est pas une opposition au statut d’État Membre de la Palestine, mais une manière de reconnaître qu’il ne peut émaner que de négociations entre les deux parties (Israël et Autorité palestinienne) ». Le 10 mai 2024, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté à une très large majorité (143 voix pour, 9 voix contre et 25 abstentions) la résolution ES-10/23 en faveur de l’admission de l’État de Palestine en tant que membre de plein droit de l’ONU, recommandant ainsi au Conseil de Sécurité de « réexaminer favorablement » cette question. Par ailleurs, le statut d’État observateur de l’État de Palestine est rehaussé, l’Assemblée Générale ayant décidé, « à titre exceptionnel », d’adopter plusieurs modalités pour la participation de l’État de Palestine à ses sessions et travaux à compter de sa soixantedix-neuvième session. Justice et liberté pour la Palestine ! ■

MAÏMOUNA DOUMBIA

Sarah TRAORE

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