HAÏDARA L’A DIT À LA GRANDE PRIÈRE POUR LA PAIX, LA COHÉSION SOCIALE ET UN BON HIVERNAGE DANS NOTRE PAYS : « J’EXHORTE LES AUTORITÉS À FAIRE TABLE RASE DU PASSÉ ET À RASSEMBLER TOUS LES MALIENS »

Le samedi 21 juin 2025, le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) avait convié les fidèles musulmans à la Grande Mosquée de Bamako à une grande cérémonie de prière et de bénédictions pour d’abord une bonne pluviométrie dans notre pays, mais aussi, et surtout, pour conjurer le sort qui semble s’abattre sur notre pays avec l’insécurité grandissante, la situation socio-politique tendue, la paix et la cohésion nationale menacées.
A cette occasion, le Président du HCIM, Chérif Ousmane Madani Haidara, a une nouvelle fois réitéré son appel aux autorités œuvrer à l’union et au rassemblement des Maliens : « J’exhorte les autorités à faire table-rase du passé et à rassembler tous Maliens autour du Mali » En effet, dans un langage clair et limpide, Haidara a d’abord fait cas de la nécessité pour tous les leaders religieux musulmans d’aller au-delà des divisions et des clivages pour s’unir comme un seul homme pour et au compte de l’islam, mais aussi pour le Mali. Il a estimé que les musulmans croyants n’ont aucune autre arme que la prière, d’où l’initiative du Haut Conseil Islamique d’organiser ce grand rassemblement de prière et de bénédiction pour la paix et la concorde au Mali, mais aussi pour une bonne saison pluviométrique dans notre pays. « Ce serait une lapalissade que de dire que ça ne va pas au Mali. Des familles entières ont été contraintes au déplacement forcé, des familles sont décimées, des militaires maliens en payent un lourd tribut. Il est temps qu’on s’unisse pour sortir de cette situation. Pour cela, nous devons, chacun en ce qui le concerne, nous remettre en cause, vider nos cœurs de la haine et travailler ensemble pour sortir notre pays de l’ornière. Si un malien doit avoir un souci aujourd’hui, c’est de rassembler tous les enfants de ce pays. J’exhorte les autorités à faire table-rase du passé et à rassembler tous les Maliens autour du Mali. Qu’on considère ce qui s’est passé comme passé et que le nouveau mot d’ordre soit « qu’est-ce qu’on peut faire ensemble pour sauver notre pays ».
La question qui se pose est de savoir si Haidara sera cette fois-ci entendu par les autorités de la Transition qui, pour des raisons qui leur sont propres, ne font jusqu’ici rien pour le rassemblement des Maliens et la cohésion nationale, pourtant nécessaires pour l’avenir et le devenir du Mali !
En effet, la multiplication des foyers d’insécurité, la menace qui plane sur toutes nos grandes villes, y compris Bamako et qui sont toutes aujourd’hui, à quelques exceptions près, sous couvrefeu, les mauvaises décisions prises au sommet de l’Etat et leurs conséquences sur l’unité nationale et la paix sociale, aujourd’hui fortement ébranlées, l’exclusion de bonne partie des maliens de la gestion des affaires de l’Etat… ont fortement fragilisé notre vivre ensemble et la paix sociale dans notre pays. Et comme nous l’avions souligné dans notre précédente édition, la question est de savoir si ce que nous vivons aujourd’hui est le fait de la fatalité ou les conséquences de nos propres erreurs, faits et gestes ?
La réponse à cette question nous permettra sans doute de franchir un grand pas vers la sortie de crise et la renaissance du Mali, ce d’autant que, pour paraphraser le Président du HCIM, qui l’a lui-même reçu du Sceau des prophètes Mohammad (PSL), « la droiture est une obligation pour deux entités pour l’avenir et le devenir d’un pays : les religieux et les dirigeants » ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA