SOUS EMBARGO DEPUIS 2023 : LES HABITANTS DE LA COMMUNE DE SOULEYE LANCENT UN APPEL À L’ÉTAT

La détresse des habitants de plusieurs villages de la commune rurale de Souleye, dans le cercle de Macina, ne cesse d’accroître depuis leur mise sous embargo terroriste en 2023. Pour sortir de cette souffrance, les populations de ladite commune sont sorties le dimanche 25 mai 2025 pour lancer un cri de cœur aux plus hautes autorités du pays.
Regroupés autour du chef de village de Souleye, Seydou Tangara, et brandissant le drapeau du Mali, hommes et femmes ont appelé les autorités à l’aide. Ils demandent un renforcement des effectifs des forces armées et de sécurité dans la localité afin de pouvoir cultiver leurs champs cette année. À l’approche de l’hivernage, l’insécurité persiste dans la zone de l’inter-fleuve du Macina, en particulier dans la commune de Souleye rendant la cultivation des terres impossible. Les habitants de ces villages craignent que le scénario de la saison 2024 ne se reproduise cette année. Cette embargo terroriste avait d’ailleurs forcé sept des dix villages du cercle de Macina à jurer allégeance aux groupes terroristes. Les trois autres villages – Souleye, Ouani et N’tokoro – restés fidèles à l’État, subissent un embargo depuisplus de deux ans. Leur bétail a été emporté par les terroristes et il est devenu impossible de mener des activités économiques, notamment agricoles, qui constituent pourtant la principale source de revenu de la population. « Nous souffrons beaucoup. Il n’y a pas de sécurité dans l’inter-fleuve de Djenné jusqu’à Markala. Nous ne pouvons pas travailler. Nous demandons de l’aide au Président Assimi Goita afin que nous puissions cultiver. Cela fait bientôt trois ans que nous n’avons pas cultivé. L’hivernage s’approche. Que ferons-nous ? »
« Notre espoir repose sur le président Assimi Goita. Nous lui demandons d’augmenter le nombre de militaires sur le terrain », a déclaré Souleymane Tangara, porte-parole du chef de village et conseiller à la mairie de Souleye.
Il a précisé que les militaires présents sur le terrain dans l’inter-fleuve font de leur mieux, mais que la zone est trop vaste pour une seule équipe. « Nous demandons au président d’envoyer davantage de soldats afin que nous puissions cultiver cette année. Sinon, si cette situation persiste, le pays risque la famine. La majorité des populations ont déjà fui. Ici, il n’y a ni agriculture, ni commerce, ni éducation. Tout est à l’arrêt dans l’inter-fleuve. Les terroristes ont pris tout notre bétail. Nous ne savons plus quoi faire. Même les centres de santé ne fonctionnent plus », a-t-il ajouté. Au nom de la jeunesse de la commune de Souleye, Binaté Diarra a renchéri : « Nous sommes sous embargo depuis 2023, cela fait bientôt trois ans. La situation devient de plus en plus difficile. L’ensemble du territoire national est confronté au terrorisme.
Nous appelons les autorités à l’aide. Sans leur appui, les populations de l’inter-fleuve ne savent plus vers qui se tourner. » ■
YOUSSOUF KONATE