OMAR HILALE, L’AMBASSADEUR DU MAROC À L’ONU, L’A DIT : « ALGER EST LA MÈRE DE LA DÉSTABILISATION ET DES GROUPES TERRORISTES »

Le séminaire régional du Comité des 24 de l’ONU (C24), qui vient de clore ses travaux à Dili, au Timor-Leste, a été marqué par les habituelles joutes oratoires maroco-algériennes, en forme de deux droits de réponse.
L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, n’a pas été, diplomatiquement parlant, du tout tendre avec l’Algérie, affirmant que « Alger est la Mecque de la déstabilisation, des groupes terroristes, du séparatisme… » ! Le chef de la délégation algérienne fut le premier à lancer les hostilités en s’érigeant contre ce qu’il a appelé la singularisation de son pays dans le discours du Maroc, prétextant qu’il n’est pas partie prenante dans le différend du Sahara marocain. Donnant ainsi l’occasion à l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale de répliquer « qu’il n’a fait que rappeler des faits et actes réels assumés ouvertement par l’Algérie». Et de s’interroger : « Qui a créé le Polisario ? C’est bien l’Algérie. Où se trouve-t-il ? Sur le territoire algérien. Qui le finance ? C’est l’Algérie. Qui mène les campagnes diplomatiques contre le Maroc ? C’est encore l’Algérie. C’est la raison pour laquelle l’Algérie est citée à cinq reprises dans chacune des dernières résolutions du Conseil de sécurité », a-t-il ajouté.
Réagissant au statut d’observateur de l’Algérie, l’ambassadeur a constaté que « malheureusement l’Algérie souffre d’une pathologie schizophrénique incurable.
Elle n’est pas partie mais en même temps elle s’oppose depuis trois ans à la reprise du processus politique, bloquant ainsi le règlement politique de ce différend régional ». Réagissant à la prétention du diplomate algérien que son pays a été et demeure la Mecque des mouvements de libération africains, l’ambassadeur Hilale lui a répondu que « c’était peut-être un mythe durant les années soixante. Mais actuellement Alger est la Mecque de la déstabilisation. Elle est la Mecque des groupes terroristes, du séparatisme et de tous ceux qui veulent prendre les armes contre leur propre pays », constatant que « malheureusement la politique de déstabilisation de l’Algérie au Maghreb et au Sahel a ouvert un large boulevard au terrorisme d’Al-Qaeda et de Daesh en Afrique ».

Enfin, Hilale a démystifié la forfanterie du chef de la délégation algérienne au sujet du droit à l’autodétermination en l’interpellant que « pour crédibiliser son discours, l’Algérie se doit tout d’abord d’offrir ce droit à ceux qui vivent sur son propre territoire, le peuple Kabyle, et dont la revendication de son droit à l’autodétermination remonte bien avant la création même de l’Etat algérien ». De quoi conforter certains pays du Sahel, dont le Mali, dans leur conviction que l’Algérie est un Etat qui parraine le terrorisme international et des groupes séparatistes, auxquels elle sert de base-arrière ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA