COMPARUTION DE MME BOUARÉ FILY SISSOKO SUR UNE CIVIÈRE DANS L’AFFAIRE AVION PRÉSIDENTIEL :  L’HOMME À LA BASE DE LA RÉOUVERTURE DU DOSSIER S’INDIGNE ET APPELLE LA JUSTICE À LA « TEMPERANCE »

 COMPARUTION DE MME BOUARÉ FILY SISSOKO SUR UNE CIVIÈRE DANS L’AFFAIRE AVION PRÉSIDENTIEL :  L’HOMME À LA BASE DE LA RÉOUVERTURE DU DOSSIER S’INDIGNE ET APPELLE LA JUSTICE À LA « TEMPERANCE »

* L’ANCIEN MINISTRE MALICK COULIBALY SERA-T-IL ENTENDU ?

La comparution de l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, sur une civière, le 22 mai dernier, en la faveur de la reprise du procès de l’avion présidentiel et des équipements militaires dans le cadre de la cour d’assise spéciale sur la corruption, a choqué l’opinion nationale et internationale.

La réprobation générale face à cet acte qualifié d’ « inhumain » par nombre de nos compatriotes a fait sortir l’ancien ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Malick Coulibaly, celui-là même qui est à la base de la réouverture de ce dossier préalablement classé « sans suite », pour appeler la justice à la « mesure » et à plus d’ « humanité » pour Bouaré Fily Sissoko, la première à avoir fait part de sa disponibilité à la manifestation de la vérité dans ce scabreux dossier ! Lisons, les commentaires suivront! « Tempérance pour Madame Bouaré Fily SISSOKO Dans ma culture bambara Massassi, le « je » et le « moi » sont haïssables ! Mais il y a des circonstances où on ne peut ne pas en user. Imaginer une dame du troisième âge, qui a servi dans les hautes sphères de l’Etat, allongée sur une civière devant ses juges m’a beaucoup peiné. Pour l’histoire, je porte la responsabilité morale et politique de cette procédure. Pour l’histoire, il convient de rappeler que durant 7 ans la procédure avait été classée sans suite par deux fois pour inopportunité des poursuites, puis pour absence d’infraction à la loi pénale. Estimant à l’époque que suite à une dénonciation du Vérificateur Général et au limogeage de 4 membres du gouvernement du fait du scandale sur injonction des institutions de Bretton Woods (selon la presse), le Procureur de la République en charge du Pôle économique et financier de Bamako, ne pouvait décider d’un classement sans suite. Puisque le ministère public peut revenir sur un classement sans suite soit parce qu’il y a des faits nouveaux ; soit parce qu’il a simplement changé d’avis tant que les faits en cause ne sont pas prescrits, j’ai donc instruit par écrit le Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako d’ordonner au Procureur de la République en charge du pôle économique et financier la reprise de la procédure. »

 » L’explication demeure que le scandale présumé avait impacté le moral des troupes et des Maliens en général, corrodé le crédit de l’Etat et de la Justice et mis en mal l’honorabilité des personnes citées dans le dossier. Il y a donc grand intérêt à aller au bout. Je salue la détermination des acteurs judiciaires pour la manifestation de la vérité dans cette affaire. J’implore de la tempérance pour l’accusée Bouaré Fily SISSOKO, dont nul n’ignore le caractère très trempé qui ne lui permettrait pas de jouer avec les sentiments pour se soustraire à l’action de la Justice. La tempérance est inhérente à l’œuvre de Justice comme l’enseignait Socrate : « La médecine guérit de la maladie. L’économie guérit de l’indigence. La justice guérit de l’intempérance ». La tempérance pourrait conduire à installer un système de vidéoconférence permettant à Madame BOUARÉ de suivre et participer au procès depuis l’hôpital et seulement dans la mesure où son état de santé le permet et dans le strict respect de sa dignité. Du reste, pour l’histoire, je témoigne que quand j’ai annoncé sur les antennes de l’ORTM ma volonté de rouvrir le dossier dit de l’avion présidentiel et des équipements militaires, Madame BOUARÉ m’a saisi depuis OUAGA d’une correspondance pour marquer sa disponibilité à concourir à la manifestation de la vérité. Dieu confère aux sages de la cour d’assises spéciale la sagesse de percevoir ce qui est bon et juste, le courage de le défendre et la volonté de le mettre en œuvre. Maître Malick Coulibaly, Avocat, Ancien ministre de la Justice et des Droits de l’Homme ».

Dans ce message si court mais oh combien empreinte d’humanisme et de sagesse, l’ancien Garde des Sceaux ne demande nullement à la justice d’abandonner le dossier, mais de faire preuve de mesure et de modération en faveur d’une accusée qui ne demande, depuis plusieurs années, à être jugée et fixée sur sort, une accusée qui ne s’est jamais dérobée, et dont, comme souligné par Maitre Malick Coulibaly, « nul n’ignore le caractère très trempé » ne lui permettant pas de « jouer avec les sentiments pour se soustraire à l’action de la Justice ». Traîner une mère de famille, une septuagénaire, une ancienne ministre sur une civière dans une salle d’audience a créé un choc chez tous les Maliens. L’acte est lourd et interpelle les consciences, car il s’agit ici, bien avant tout, d’une question de respect de la dignité humaine, l’une des valeurs fortes de ce pays à l’histoire millénaire ! Et comme souhaité par Maître Malick Coulibaly, que « Dieu confère aux sages de la cour d’assises spéciale la sagesse de percevoir ce qui est bon et juste, le courage de le défendre et la volonté de le mettre en œuvre ». Sera-t-il entendu ? Attendons de voir le 2 juin prochain, date de la reprise du procès ! ■

 MAÏMOUNA DOUMBIA

Sarah TRAORE

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