LE PROGRAMME D’ACTION DU GOUVERNEMENT 2025-2026 A ÉTÉ ADOPTÉ À L’UNANIMITÉ PAR LE CNT : FEU VERT POUR LE PREMIER MINISTRE, AVEC 128 VOIX POUR ; 0 ABSTENTION ET 0 CONTRE
Les membres du Conseil National de Transition (CNT) ont approuvé à l’unanimité le Programme d’Action du Gouvernement (PAG) présenté par le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga. Le score est sans appel : 128 voix pour, aucune contre, aucune abstention. Réuni au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le CNT a interrogé le chef du gouvernement pendant plus de huit heures.
Face à plus de 300 questions, les échanges ont porté sur les huit axes stratégiques formulés conformément à la lettre de cadrage du Président de la Transition Ces axes portent notamment sur le renforcement de la défense et de la sécurité, les réformes politiques et institutionnelles, la satisfaction des besoins fondamentaux de la population, l’amélioration de la carte sanitaire, celle du système éducatif, l’apaisement du climat social, le renforcement de la diplomatie ainsi que la création de conditions propices à des élections transparentes et apaisées. Les membres du CNT ont consacré trois heures à interroger le chef du gouvernement sur les différents volets de ce Plan d’Action, articulé autour de ces huit priorités, portant leur attention particulièrement sur la prévention des inondations, sécurité des personnes et des biens, insertion professionnelle des jeunes, ou encore modalités de financement du programme.
À la reprise des travaux, une session d’une heure trente a été réservée aux réponses du Premier ministre, sous la présidence du Général de Corps d’Armée Malick Diaw. Parmi les principaux axes abordés, un en particulier suscite de nombreuses interrogations : le cas des nombreuses dettes intérieurs toujours en attente de paiement.
A ce sujet, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a révélé que le gouvernement a payé plus de 1 milliard 187 millions de francs CFA de dettes envers les fournisseurs et prestataires de l’État, entre juin 2022 et fin 2023. « En 2024, l’effort se poursuit. Le paiement des mandats en faveur des fournisseurs et prestataires de l’État s’élève à 1 milliard 103 millions de francs CFA. En plus de l’apurement de la dette fournisseur, l’État a assuré le paiement régulier et à bonne date des dépenses de personnel et du service de la dette publique », a-t-il affirmé. Il a également précisé que « les dépenses de personnel de l’État, des collectivités et des établissements publics, réglées en 2024, s’élèvent à 963 milliards de francs CFA ». Concernant le service de la dette, les paiements effectués s’élèvent à 194 milliards de francs CFA pour la dette extérieure et à 814 milliards pour la dette du marché. Par ailleurs, il a souligné que le niveau élevé de la dette fournisseur s’explique notamment par les sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO, imposées en 2022, ayant entraîné l’absence du Trésor public sur le marché financier régional pendant les sept premiers mois de l’année, ainsi que par le resserrement de la politique monétaire de la BCEAO depuis 2023, en raison de la tension de liquidité dans le système bancaire.
C’est pourquoi un accent particulier a été mis sur la mobilisation des ressources intérieures.
Ainsi, a-t-il ajouté, dans le cadre du programme spécial d’apurement de la dette intérieure d’octobre 2024, issu des négociations avec les sociétés minières, un montant total de 420 milliards de francs CFA a été injecté dans l’économie à travers le paiement des mandats fournisseurs. « Ce programme, c’est la démonstration d’une démocratie active. Il constitue un socle commun, un pacte républicain qui engage chacun d’entre nous », a déclaré le Général de Division et non moins Premier Ministre Abdoulaye Maiga.
Avec cette approbation unanime des membres du CNT, il ne reste désormais au Chef du Gouvernement qu’à traduire les engagements en actions concrètes. ■
YOUSSOUF KONATE
