YACOUBA KATILÉ À LA CLÔTURE DE LA 7EME SESSION ORDINAIRE DE LA 6EME MANDATURE DU CESEC : « AUJOURD’HUI, L’ENJEU EST DE SAVOIR COMMENT PEUTON FAIRE BRILLER L’OR SANS COMPROMETTRE L’AVENIR DES GÉNÉRATIONS FUTURES »

Les travaux de la 7è session ordinaire de la 6è mandature du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) ont pris fin hier, lundi 17 février 2025, au siège de l’institution à Koulouba. La cérémonie de clôture a été présidée par M. Yacouba Katilé, président du CESEC, en présence du Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga.
Le thème de cette session a été consacré au « secteur minier : vers une exploitation alliant développement économique, social, culturel et préservation de l’environnement ». Réunis du 3 au 17 février 2025, les membres du conseil ont adopté plusieurs propositions. Au titre du secteur minier au Mali : cadre institutionnel et réglementaire, le conseil propose entre autres de diligenter la levée de la suspension concernant l’attribution et le renouvellement des titres miniers tout en poursuivant les travaux d’assainissement du Cadastre minier, d’augmenter la dotation budgétaire du ministère des Mines, de diligenter l’opérationnalisation du fonds de financement de la promotion du secteur minier et celui du financement de la recherche géologique, du renforcement des capacités et de la formation, ainsi que de diligenter l’adoption du décret d’application portant sur la prime de découverte. Au titre de la loi n°2023-041 relative au Contenu local dans le secteur minier, vers une meilleure inclusion des acteurs locaux dans la chaîne de valeur minière, le conseil demande de diligenter la mise en place des organes de gestion prévus par cette loi, d’encourager une synergie d’actions entre les acteurs du contenu local en matière de formation, de financement et d’appui, et de faire participer aux organes d’animation du contenu local les représentants des partenaires sociaux.

Concernant les innovations majeures du Code minier de 2023 et les recettes attendues, le conseil propose d’adopter tous les textes réglementaires fiscaux et douaniers impliquant les différents départements, d’organiser le secteur de l’orpaillage en vue d’une meilleure fiscalisation, de traduire le Code minier dans les langues nationales et de le vulgariser pour une meilleure appropriation par les parties prenantes. En ce qui concerne la recherche minière au Mali, les conseillers de la République proposent également de diligenter la création d’une École des Mines, de promouvoir l’expertise nationale, de doter le ministère des Mines de laboratoires répondant aux standards internationaux et d’outils de géolocalisation modernes ainsi que de technologies d’analyse avancées. S’agissant de la problématique de l’orpaillage artisanal au Mali, le conseil a recommandé de diligenter la création de la Brigade Spéciale des Mines (BSM) prévue à l’article 251 du décret d’application n°2024- 0396/PT-RM du 9 juillet 2024 du Code minier, de diligenter la mise en place de l’organe d’encadrement et de surveillance de l’exploitation minière artisanale conformément à l’article 68 du Code minier en vigueur, de créer suffisamment de couloirs d’orpaillage artisanal dans toutes les zones minières, d’assurer l’approvisionnement du marché local en or et d’ordonner l’arrêt immédiat sur toute l’étendue du territoire national de l’exploitation de l’or par le dragage. Lors de la cérémonie de clôture, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a, au nom du président de la transition, le général d’armée Assimi Goïta, remercié le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel, Yacouba Katilé, pour leur avoir associé à cette initiative.
« Après 14 jours d’échanges et de réflexion, nous comprenons aisément que le Conseil économique, social, environnemental et culturel est et demeure une force de proposition », a-t-il déclaré. Pour lui, le thème de cette session reflète et indique à suffisance le profil équilibriste du président Katilé et des membres du Conseil.
« On aurait formulé ce thème en disant que l’exploitation est aujourd’hui source de beaucoup de désordre. Vous êtes en permanence à la recherche d’un équilibre », a-t-il dit, rappelant que le 29 janvier 2025, des femmes ont perdu la vie sur un site par noyade, et que le samedi 15 février, d’autres femmes ont perdu la vie dans les mêmes circonstances dans le cercle de Kéniéba. « Ceci nous oblige à exécuter avec la plus grande rigueur l’instruction qui nous a été donnée par le général d’armée Assimi Goïta de traiter ce énième fait comme n’étant pas un fait divers », a lancé le chef du gouvernement, soulignant que la situation est extrêmement grave et que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour exécuter cette instruction. Dans son allocution, le président du CESEC, Yacouba Katilé, a fait savoir que, pendant deux semaines, les conseillers de la République et membres associés ont fait immersion dans l’univers minier. « À travers la dizaine de sous-thèmes traités avec les éclairages avisés des experts des départements sectoriels concernés, nous avons cerné tous les contours de l’écosystème minier du Mali», a-t-il affirmé.
Il a rappelé que l’exercice consistait à identifier, comme l’indique le thème, les difficultés majeures, les défis et à dégager des pistes de solutions conformément à leur statut d’Assemblée consultative. De la chaîne de valeur de l’exploitation minière en passant par le cadre institutionnel, les différentes implications sociales en termes de développement et particulièrement les aspects environnementaux qui demeurent la difficile équation à résoudre, aucune dimension n’a été occultée.
« Aujourd’hui, l’enjeu est de savoir comment faire briller l’or et les autres ressources minières sans compromettre l’avenir des générations futures, plus précisément sans impacter négativement notre cadre de vie », a indiqué le président du CESEC, avant d’exprimer son satisfecit quant aux résultats probants obtenus après ces deux semaines de conclave. Pour M. Katilé, la pertinence des orientations et propositions illustre à bien des égards l’engagement des conseillers de la République, des membres associés et des différents communicateurs venus des ministères concernés. Par ailleurs, il a réitéré ses sincères remerciements au Premier ministre et, à travers lui, à l’ensemble de son gouvernement, dont le concours a été précieux pour la tenue, dans des conditions optimales, de cette 7ᵉ session.
Il a tenu à saluer également la participation active et engagée de toutes les parties prenantes, et en particulier du président du Conseil économique et social de la Grèce ainsi que du secrétaire général de l’Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires (AICESIS), dont la présence à l’ouverture de cette session a, selon lui, enrichi les échanges. ■
YOUSSOUF KONATE