RETOUR ANNONCÉ DE L’IMAM MAHMOUD DICKO, LE 14 FÉVRIER : POURQUOI LE SUJET CRISTALLISE TANT LES DÉBATS ?

L’imam Mahmoud Dicko a de nouveau annoncé son retour tout prochain au bercail après un long séjour en Algérie, que certains avaient déjà assimilé à un exil forcé pour cet homme qu’on ne présente plus dans notre pays.
Pour l’imam Dicko, aucune raison particulière, en dehors de traitements pour sa santé, n’est la cause de son séjour prolongé en dehors du Mali. Ce qu’on peut dire déjà, c’est que ce retour annoncé de celui qui aura été un acteur clé de la chute du régime IBK, alimente les débats, chacun y allant avec ses commentaires ! Pour rappel, le 20 décembre 2023, le Président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, ouvrait les portes de son palais à un invité de marque reçu avec toute la solennité récuse, en l’occurrence l’imam Mahmoud Dicko. Un séjour qui a suscité des polémiques à Bamako, avec en toile de fond, des tensions perceptibles entre l’imam de Badala et les autorités de la Transition malienne, mais aussi parce que les anciens occupants de Kidal, notamment les bandits de la CMA, aujourd’hui FLA, sont réfugiés en Algérie depuis la reprise de cette localité par les FAMA.
L’imam Dicko avait riposté à ces polémiques sur un ton qui n’a pas été du goût de tout le monde. Il recadrait ses détracteurs qui, selon lui-même, se recrutent tant au sein de l’appareil de la Transition qu’au sein de la classe politique et de la religion.
Il s’était même permis d’alpaguer le ministre Abdoulaye Diop qui, dans sa protestation à l’ambassadeur algérien qu’il avait convoqué le 20 décembre 2023, avait dénoncé des « actes inamicaux » posés par les Autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali, via « les rencontres récurrentes, aux niveaux les plus élevés en Algérie, avec des « personnes connues pour leur hostilité au Gouvernement malien ». Se sentant visé par ces propos du ministre Diop, Mahmoud Dicko avait répondu : « En quoi suis-je contre une transition appelée à prendre fin ? ». « Un membre du gouvernement est parti jusqu’à dire que je suis hostile à la transition. Je lui laisse le soin d’apprécier la justesse de ses mots, mais en quoi suis-je hostile à une transition qui est appelée à prendre fin un jour ? », s’était-il interrogé, tout en faisant des louanges à Dieu pour et par qui il vit et qui aura toujours été présent à ses côtés pour déjouer les combines des comploteurs qui ne cessent de vouloir lui créer des problèmes ou de créer des problèmes entre lui et les autorités de la Transition. L’imam Mahmoud Dicko expliquait en outre pourquoi il avait été invité par le Président Abdelmadjid Tebboune. Il s’agissait plutôt, selon ses explications, de lui faire honneur de la construction d’une mosquée que le président algérien veut voir « érigée » en un haut lieu de croyance dédié à la réflexion sur la paix mondiale et pour le progrès de l’islam, projet pour lequel il voudrait aussi voir l’imam de Badala jouer sa partition aux côtés d’autres savants et érudits du monde. « Et naturellement, en tant que grand voisin avec qui notre pays entretient plus d’un millier de kilomètres carrés, la question du processus de paix au Mali a été évoquée.
Le Président Abdelmadjid Tebboune a émis le souhait de voir une solution à la crise du Nord et a fait savoir qu’il a invité les autorités maliennes pour entamer des discussions mais que celles-ci n’ont pas répondu à son invitation.
Sur ce point, j’ai dit ce que je pense de cette situation qui n’est autre que la paix au Mali », avait dit l’imam Mahmoud Dicko en réponse à ceux qui avaient voulu, et par dessein, selon lui, sortir son déplacement de son contexte. Il avait ainsi poursuivi : « Il y a des gens qui travaillent à mettre les autorités de la Transition sur mon dos à travers mensonges et contre-vérités et sur la base de simples préjugés. On y trouve aussi des politiques qui voudraient se servir de moi comme ascenseur pour combattre les autorités actuelles de Transition qui se sont servi de moi pour accéder au pouvoir… Chose que j’ai déclinée, car jamais je ne trahirais le Mali pour rien au monde. C’est le Mali qui m’a tout donné. Je vais trahir le Mali pour aller où » ?
Espérons juste que l’imam Dicko sera effectivement là, cette fois-ci, le 14 février prochain. ■
MAÏMOUNA DOUMBIA