LA MINE D’OR DE FEKOLA EXPLOITÉE PAR B2GOLD EN PROIE À UNE TENSION SOCIALE LE COMITÉ SYNDICAL DE L’UNTM ENVISAGE UNE GRÈVE DE 6 JOURS DÈS LUNDI PROCHAIN
Une vive tension sociale prévaut à la mine de Fekola, exploitée par les Canadiens de B2Gold. Selon des sources proches de cette grogne, le comité syndical de l’UNTM de Fekola-SA B2Gold envisage une grève de 168 heures à compter de la semaine prochaine.
Dans le préavis de grève déposé auprès de la direction, il est indiqué que les comités syndicaux souffrent d’une injustice sociale totale dans les entreprises et sociétés. Depuis la signature du pacte de stabilité sociale et de croissance, ce document semble être tombé dans les oubliettes, déplore le syndicat, qui est sur le pied de guerre. La grève, qui débutera le 31 décembre 2024, se poursuivra jusqu’au 6 janvier 2025, selon le syndicat, qui lance cette menace. « Nous ne sommes pas le syndicat du licenciement abusif et massif », a martelé le secrétaire général de SYFEK, M. Soungalo Traoré. Dans un passé récent, les travailleurs de la mine de Fekola, exploitée par la société canadienne B2Gold, avaient déclenché une grève de plusieurs jours contre les conditions de travail et les décisions de la direction.
Des travailleurs en colère dénoncent les sanctions illégales et une dégradation du climat social.
Dans un communiqué publié le 2 décembre 2024, B2Gold a confirmé que ses activités à la mine de Fekola se poursuivent normalement malgré la grève en cours. La société privilégie le dialogue avec les parties concernées tout en avançant dans ses engagements pour le développement de Fekola Régional, prévu pour début 2025. Dans une correspondance en date du 12 octobre dernier adressée au directeur général de Fekola-SA, les travailleurs avaient annoncé une grève de 120 heures. À ce momentlà, les travailleurs dénonçaient des sanctions illégales et illégitimes à l’encontre des salariés, ainsi que la détérioration alarmante du climat social sur le site, en raison du comportement du chef du département des ressources humaines et de celui de la carrière. Les raisons avancées pour l’arrêt de travail étaient nombreuses. Selon le secrétaire général du comité syndical UNTM SEC. MI.MA, des travailleurs de Fekola-SA B2Gold, les revendications portent sur sept points. Il s’agit de : la cessation et l’annulation immédiates des procédures disciplinaires et des sanctions illégales et illégitimes contre des employés ; la levée immédiate de la suspension illégale et illégitime des contrats de travail de quatre employés. Le syndicat exige également l’application de tous les accords non mis en œuvre, notamment : la remise au comité syndical de la grille salariale de la société pour des travaux d’amélioration ; les travaux d’accord d’établissement ; la révision de la prime de rendement ; la prime de permis ; et les avantages dus aux employés illégalement et illégitimement transférés sous le bureau de placement dénommé GRM.
En réaction à cette grève, qui a perturbé le bon fonctionnement de la société, la direction a réaffirmé sa disponibilité à participer aux réunions avec les syndicats des travailleurs de Fekola pour parvenir à une résolution et continuer à adhérer aux procédures légales, en respectant les droits de tous les employés.
Elle a également invité le syndicat à s’engager dans un dialogue constructif et à fournir aux autorités toutes les informations demandées. La société affirme avoir fait des progrès considérables avec l’État du Mali sur les livrables respectifs et la mise en œuvre des mesures nécessaires au protocole d’accord signé en septembre 2024, y compris la délivrance des permis nécessaires pour commencer l’exploitation minière de Fekola Régional, située à 25 km au nord de la mine de Fekola. Depuis octobre 2024, rien du tout n’a été respecté du pacte par la direction de la société, explique un membre du comité syndical, qui revient sur cette nouvelle action de grève qui se dessine à Fekola-SA B2Gold.
Une tension palpable dans l’air ! ■
LAYA DIARRA