ARCANES POLITIQUES :  LES PROCHES DE CHOGUEL L’ENTRAÎNERONT-ILS À SA PERTE ?

 ARCANES POLITIQUES :  LES PROCHES DE CHOGUEL L’ENTRAÎNERONT-ILS À SA PERTE ?

L’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maiga va-til pouvoir jouir paisiblement de son temps de repos, en attendant de voir comment rebondir au moment opportun ?

L’idéal aurait voulu que ce soit ainsi, mais cela va être difficile avec des proches poussant le zèle à vouloir répondre à toutes les critiques le concernant, comme la sortie de Moussa Diakité, Vice-président du MPR, contre le Pr Younouss Hamèye Dicko, une sortie s’assimilant aussi à une attaque directes contre les militaires au pouvoir ! Le Vice-président du MPR n’a visiblement pas apprécié une déclaration faite le 30 novembre 2024 par le Pr Younouss Hamèye Dicko au nom de l’ATIR (Alliance pour une Transition Intelligente et Réussie), dans laquelle il fustigeait l’ancien Premier ministre, tenu responsable de la crise politique qui secoue le pays. «…La crise politique qui secoue le pays a été marquée par un meeting de clarification de l’ancien Premier ministre au Centre International de Conférence de Bamako, le samedi 16 novembre 2024», avait écrit le Pr Younouss Hamèye Dicko. Poursuivant, il avait ajouté : «Face à ce rassemblement populiste, opportuniste et divisionniste, tous les partisans de la stabilité se sont mobilisés pour demander la démission de l’ancien Premier ministre qui, au lieu de rencontrer celui qui l’a nommé pour exposer ses doléances, a préféré aller étaler les secrets d’Etat dans un meeting partisan, créant ainsi une tension dangereuse dans un pays en guerre…».

Voilà ce qui justifie la colère du Vice-président du MPR contre le Pr Younouss Hamèye Dicko. Mais, cela nécessitait-il une sortie au vitriol contre le Président de l’ATIR, et surtout pour défendre l’ancien PM Choguel Kokalla Maiga qui, comme cela a été dit par le Vice-président Moussa Diakité, «n’a pas été ramassé dans les caniveaux», sa nomination n’ayant été ni le résultat de manifestations de rues, ni le souhait des soutiens et alliés de l’ancien régime, ni issue des démarches nocturnes d’opportunistes ?

La question se pose, car de l’avis de beaucoup d’observateurs, Choguel aura été le premier à violer le Pacte d’honneur scellé entre l’exCNSP et le Comité Stratégique du M5- RFP le 24 mai 2021, et qui est à la base de sa nomination, avec notamment le fameux Mémorandum du M5-RFP du 24 mai 2024. Le meeting patriotique tenu par les vraies Forces du Changement le samedi 16 novembre 2024 au CICB, pour prendre aux mots le Vice-président du MPR, n’était que le prolongement de cette première violation du Pacte d’honneur. Lui-même, il le confirme d’ailleurs, en affirmant que ce meeting était «totalement différent des meetings administratifs et des manifestations opportunistes stipendiés, au cours desquelles, des dizaines de millions de FCFA et des quantités importantes de carburant, ont été envoyés à des responsables régionaux pour faire sortir même des enfants des écoles pour vilipender et insulter le Premier ministre, alors qu’il était encore en fonction, pour demander sa démission. Pour ce faire, les médias publics comme l’ORTM sont mis à contribution. Sur des T -shirts confectionnés pour la circonstance, on pouvait même lire : « Choguel Premier Ennemi ». Tout cela comme si pour nommer le Premier ministre Choguel en 2021, les mêmes acteurs avaient marché pour demander sa nomination…» ! Il est cependant bon et utile de savoir, au-delà des piques faites ici aux militaires au pouvoir, si on allait assister à tout cela, si Choguel s’était contenté de jouer le rôle qu’il s’est lui-même imposé, à savoir masquer et maquiller les tares, manquements et dérives de ses employeurs, au détriment du peuple qui trime ?

Dès lors, il était plus utile pour Choguel de démissionner que de s’illustrer, comme il la fait, dans une sorte de bras de fer dont l’issue était connue, encore mieux que venir dénoncer le refus des militaires de discuter des problèmes du pays et de l’avenir de la Transition ; la création « clandestine » de plusieurs dizaines de nouveaux Partis politiques, contrairement aux recommandations des ANR ; ou encore le report des élections sans consultations ou échanges préalables au sein du Gouvernement…

De tout ce qu’il précède, il est évident que Choguel est pour beaucoup dans le changement de trajectoire d’une transition militaro-civile à une transition entièrement militaire, donc en partie, celui qui aura mis un frein au rêve de changement porté par le même M5-RFP originel, pas les trois pans de M5-RFP conjecturant sans être en mesure de faire quoi que ce soit… Cela est d’autant plus vrai que Choguel avait au préalable trouvé des explications à tous les maux qu’il a fini par dénoncer lors de son meeting ! Alors question : qui blâmer alors ? ■

MAÏMOUNA DOUMBIA

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