MINES : BARRICK GOLD ROMPT ENFIN LE SILENCE ET JUGE « ILLÉGITIME » LE MANDAT D’ARRÊT ÉMIS CONTRE SON PDG MARK BRISTOW !

 MINES : BARRICK GOLD ROMPT ENFIN LE SILENCE ET JUGE « ILLÉGITIME » LE MANDAT D’ARRÊT ÉMIS CONTRE SON PDG MARK BRISTOW !

Barrick Gold Corporation, dans une annonce faite mardi depuis Toronto, rompt enfin le silence sur le différend l’opposant à l’Etat du Mali et qui a pris une nouvelle tournure, avec la décision de la justice malienne démettre, via le Pôle National Economique et Financier, un mandat d’arrêt contre son PDG Mark Bristow… Un mandat d’arrêt que la société juge «illégitime».

Elle continue en outre à croire que le nouveau Code minier de 2023 ne s’applique pas aux opérations existantes telles que Loulo Gounkoto. Un chantage de mauvais aloi qui amène la société à déclarer qu’elle pourrait suspendre ses opérations, avec pour conséquence d’impacter la viabilité du moteur économique essentiel qu’est le secteur minier pour le Mali ! Barrick Gold Corporation annonce que, «bien qu’elle ait convenu d’un cadre pour parvenir à une résolution globale des différends avec le Gouvernement du Mali concernant le complexe Loulo-Gounkoto, elle n’a pas réussi à ce jour à parvenir à une résolution finale, malgré de nombreuses tentatives de négociation de bonne foi et une volonté de compromis allant au-delà de ses droits légaux». La société déclare en outre s’être engagée, au cours des 12 derniers mois, de manière constructive avec le Gouvernement malien et ses conseillers externes, en répondant à leurs demandes d’une participation accrue dans les bénéfices économiques générés par Loulo-Gounkoto. «Les propositions de Barrick concernant un protocole d’accord, qui comprenaient des concessions importantes, n’ont pas été réellement prises en compte et ont été rejetées par le Gouvernement du Mali. Même si le Code minier de 2023 ne s’applique pas aux opérations existantes telles que Loulo Gounkoto, le Gouvernement insiste pour forcer le passage de Loulo-Gounkoto sous l’égide de ce Code», déplore la société, qui indique par ailleurs que les conditions d’exploitation dans le pays, qui se sont considérablement détériorées avec ses employés qui sont emprisonnés «sans motif» et les «exportations d’or bloquées».

«Si le blocage des exportations devait perdurer, Barrick sera contrainte de suspendre ses opérations, ce qui aura un impact supplémentaire sur la viabilité de ce moteur économique essentiel pour le Mali», menace la société qui se vante cependant de sa contribution significative à l’économie malienne, pour avoir «investi plus de $10 milliards au Mali», sans oublier que ses mines contribuant à hauteur de 5 à 10% au PIB du pays chaque année.

«Rien qu’en 2023, Barrick a contribué à l’économie à hauteur de plus d’un milliard de dollars», s’exclame-t-elle. Mieux encore, se vante Barrick Gold, Loulo-Gounkoto reste l’un des plus gros contribuables et employeurs du Mali, 97% de ses 8,000 employés étant des ressortissants maliens, alors qu’à ce jour, l’État malien a déjà reçu plus de 70% des bénéfices économiques générés par le complexe. La société déplore ce qu’elle appelle «pression sur l’équipe de sa direction locale», dont plusieurs membres sont emprisonnés depuis le 25 novembre, sur la base d’accusations qu’elle juge «infondées», et cela dans un contexte d’actions inquiétantes telles que des «réclamations fiscales et douanières sans fondement» et l’annonce d’un mandat d’arrêt «illégitime» à l’encontre de son Président-Directeur Général. Des actions qui soulèvent, selon elle, de sérieuses inquiétudes quant à «l’utilisation abusive du système de justice pénale», comme en témoignent la détention de son équipe de direction en septembre et des incidents similaires impliquant l’emprisonnement de cadres supérieures d’autres opérateurs miniers. Malgré tout, Barrick Gold, qui s’estime un partenaire engagé au Mali depuis près de trois décennies et apportant une valeur significative aux parties prenantes et aux communautés, veut s’engager, selon Mark Bristow, en faveur d’une résolution des différends avec le gouvernement malien. « Les récents développements ne font qu’éroder la confiance des investisseurs dans le secteur minier du Mali et décourageront les investissements futurs. Néanmoins, compte tenu de notre engagement de longue date envers le peuple malien, nous restons ouverts à une discussion constructive avec le Gouvernement pour résoudre ces difficultés, tout en protégeant la viabilité de ce moteur économique clé pour le Mali », déclare Mark Bristow, qui insiste sur le fait que «les négociations devaient être mutuelles, respectueuses des accords existants et viser à préserver la viabilité sur le long terme du secteur minier au Mali».

Rappelons que les autorités maliennes réclament 500 millions USD à Barrick Gold Corporation, propriétaire du complexe minier Loulo-Gounkoto.

Une note trop salée qui fait suite à des allégations de non-paiement d’impôts et de dividendes pendant plusieurs années. En effet, de sources concordantes, entre 2020 et 2022, à part des effets d’annonce, Barrick Gold n’aurait rien payé à l’Etat malien, la manne annoncée prend donc en compte des redressements fiscaux pour la période indiquée. Le complexe minier Loulo-Gounkoto est vital pour l’économie malienne, produisant environ 700 000 onces d’or par an. Est-ce pour cela que Mark Bristow veut un traitement de faveur pour Barrick Gold dans l’application des clauses du nouveau code minier ?

Qui sortira donc vainqueur de ce bras de fer entre l’Etat malien et Barrick Gold ? Attendons de voir■

MAÏMOUNA DOUMBIA

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