PROCESSUS ÉLECTORAL AU MALI : L’OBSERVATOIRE POURRA-T-IL RENAÎTRE DE SES CENDRES SOUS LA MÉDIATION OUSMANE ISSOUFI MAÏGA ?
Le Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Général de Division Abdoulaye Maïga, a tenu le vendredi 6 décembre 2024 une réunion avec les représentants de la société civile.
Il manquait cependant à l’appel, une forte société civile électorale au Mali qu’est l’Observatoire. Les responsables de l’Observatoire, sollicitent aujourd’hui la médiation de l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, Président de la Commission de suivi de la « Charte pour la paix et la réconciliation », pour qu’on puisse revenir sur la dissolution de leur organisation. «Pinochet» saura-t-il relever ce défi, comme ce fut le cas des 11 leaders politiques, libérés le 5 décembre dernier ? Les responsables de l’organisation veulent bien y croire, au regard de la nouvelle dynamique créée par les autorités de la Transition pour que les Maliens se retrouvent enfin, et surtout que le processus électoral, longtemps mis sous les boisseaux dans notre pays, semble être à nouveau relancé, le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goita, ayant invité les membres du Gouvernement à créer les conditions nécessaires à l’organisation d’élections transparentes et apaisées qui devront mettre un terme à la Transition.
Pour rappel, lors de sa séance du 20 décembre 2023, le ministre d’État, ministre de l’Administration Territorial et de la Décentralisation informait le Conseil des Ministres de la dissolution de l’Association dénommée « Observatoire pour les Élections et la Bonne Gouvernance au Mali, en Abrégé «OBSERVATOIRE ».
Et cela sur la base de l’article 13 de la Loi n°04-038 du 5 août 2004 relative aux associations, qui dispose : « Peut être prononcée par décret pris en conseil des ministres, la dissolution des associations : 1- Qui se livreraient à des manifestations armées dans la rue ou les provoqueraient ; 2- Qui présenteraient par leur forme et leur organisation les caractères de groupes de combat ou de milices privées ; 3- Qui auraient pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national ou d’attenter par la force à la forme républicaine de l’État. 4- Qui auraient une activité contraire à la liberté des cultes ; 5- Qui fomenteraient ou entretiendraient les haines raciales, régionalistes ou religieuses. » A ce niveau, les responsables de l’Observatoire ont toujours estimé que les dispositions de la loi n’ont pas été prises en compte dans les motifs de sa dissolution, puisque ne voyant rien dans les dispositions de l’article 13 sus-évoqué incriminant leur organisation.
Concernant le fait que « le Président de cette association s’adonne à des déclarations de nature à troubler l’ordre public, y compris ses pronostics sur le taux de participation au référendum de Juin 2023, en violation des prérogatives de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections ».
Là également, ils estiment qu’il convient de signaler que ces faits, ainsi rapportés par le communiqué du Conseil des Ministres, concernent les activités de la Mission d’observation des élections au Mali – MODELE MALI, composée certes de L’Observatoire, mais aussi de bien d’autres organisations comme l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD) ; DONIBLOG (la communauté des Bloggeurs du Mali) ; le Consortium ELE-Citoyenneté-Droits Humains Inclusifs ; Tuwindi, une organisation internationale de droit malien, spécialisée dans les Civic-Tech et qui vise à propulser l’édification de villes et territoires intelligents. L’Observatoire a aussi longtemps soutenu qu’il n’est nullement concerné par ces déclarations sur le référendum Constitutionnel qui doivent être endossées par la MODELE MALI qui, du reste, n’a pas fait de pronostics, ni donné des résultats, s’étant plutôt contenter de donner des taux de participation suivant les données des 3 000 bureaux de vote couverts par ses observateurs.
Aussi, dans le cadre de l’organisation de futures élections au Mali et pour l’apaisement du climat social, le cas de l’Observatoire, selon ses responsables, doit être revu. Ils comptent sur l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maiga ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA