SUITE À LEUR DEMANDE DE LIBERTÉ PROVISOIRE REJETÉE PAR LA COUR D’APPEL DE BAMAKO : LES 11 LEADERS POLITIQUES RESTENT EN PRISON JUSQU’À LEUR JUGEMENT, DONT LA DATE RESTE INCONNUE !
Les onze leaders politiques arrêtés en juin dernier attendaient la suite réservée à leur demande de remise en liberté. Après le délibéré en huis clos, la Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel de Bamako a rejeté, hier, mardi 12 novembre 2024, cette demande au motif que les arguments avancés dans le dossier ne sont pas fondés.
Ces cadres des partis politiques signataires de l’Alliance 31 mars (A31), qui militent pour le retour à l’ordre constitutionnel, vont donc rester en détention jusqu’au jugement de fond. Pour le moment, aucune date n’a été fixée pour leur procès. Ils sont accusés d’atteinte ou de tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État et d’opposition à l’autorité légitime. Les faits rapportent que ces onze leaders politiques étaient réunis dans la nuit du 19 juin 2024 dans une résidence privée, située à Bacodjicoroni, en Commune V du District de Bamako, alors que les autorités avaient décidé de suspendre les activités des partis politiques, mouvements et associations à caractère politique pour des raisons d’ordre public. Les services de sécurité ont fait une descente lors de cette réunion « clandestine » au domicile de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Moustapha Dicko, où se trouvaient les leaders politiques.
Chaque participant aurait été trouvé en possession d’un projet de plan d’actions visant à mobiliser la population pour un retour à l’ordre constitutionnel, avec des objectifs identifiés, tout en reconnaissant la suspension des activités politiques.
Un projet de statut et de règlement intérieur de leur mouvement, dénommé « A31 » (Alliance du 31 mars), aurait également été saisi sur place. Certains soutiennent toutefois que ces leaders se trouvaient là dans le cadre d’une visite de courtoisie entre présidents de partis politiques à l’occasion de la fête de Tabaski, afin de présenter leurs vœux à un collègue. Une enquête a néanmoins été ouverte pour clarifier les tenants et aboutissants de l’affaire, dans un contexte d’interdiction des activités politiques.
Bien que la date du jugement de fond ne soit pas encore fixée, ces onze leaders politiques espéraient une remise en liberté ordonnée par la Cour d’Appel de Bamako.
Une première demande de libération sous contrôle judiciaire avait été ordonnée en septembre dernier par le juge d’instruction en charge de l’affaire, mais refusée par le procureur qui avait interjeté appel. Cette fois encore, la Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel de Bamako a rejeté la demande de remise en liberté pour non-fondement des arguments avancés. Parmi les leaders politiques concernés figurent notamment le professeur Moustapha Dicko, Me Mohamed Aly Bathily, Yaya Sangaré, Moulaye Haïdara, Laya Guindo, Samba Coulibaly, Amidou Maïga et Abdramane Korema. ■
YOUSSOUF KONATE