POUR CITATION RÉGULIÈRE DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DU CONTENTIEUX DE L’ÉTAT : LE PROCÈS EN APPEL DU DR ÉTIENNE FAKABA SISSOKO RENVOYÉ AU 02 DÉCEMBRE PROCHAIN
Condamné en mai 2024 à deux ans de prison, dont un an ferme, et au paiement de trois (3) millions de francs CFA de dommages et intérêts pour « atteinte au crédit de l’État », le Dr Etienne Fakaba Sissoko a vu son procès en appel renvoyé hier, lundi 11 novembre 2024, par la Cour d’Appel de Bamako au 02 décembre prochain pour ‘‘citation régulière de la Direction Générale du Contentieux de l’État’’, partie civile dans cette affaire.
Ce renvoi intervient un mois après le refus du parquet général de lui accorder une liberté provisoire. La défense de l’économiste Etienne Fakaba Sissoko, détenu depuis sept mois et demi, invoque un procès « politique » et déplore un « acharnement » contre son client. L’auteur du livre « Propagande, Agitation, Harcèlement : la communication gouvernementale pendant la Transition au Mali » a été arrêté pour avoir dénoncé dans cet ouvrage la « propagande » du gouvernement de transition. Le 14 octobre 2024, il avait obtenu une mise en liberté provisoire, mais le Procureur Général près la Cour d’appel de Bamako a fait appel de la décision du juge.
Lors de sa comparution le lundi 7 octobre 2024, le chercheur et professeur à la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG), Dr Etienne Fakaba Sissoko, avait évoqué son rôle de père de trois filles et de fils dévoué à une mère souffrant de diabète.
Il a déploré les conditions de détention qui affectent sa santé, lui-même étant également atteint de cette maladie. L’accusé a plaidé pour sa mise en liberté afin de pouvoir s’occuper de sa famille, particulièrement avec la rentrée scolaire qui approche, et de poursuivre ses travaux académiques. Il a mentionné son admission au concours du CAMES, où il doit représenter le Mali aux côtés de deux collègues, et a souligné que la rentrée universitaire imminente nécessitait sa présence à la faculté, où ses étudiants comptent sur lui. En dépit de ces arguments, le procureur s’est fermement opposé à sa mise en liberté, en invoquant la gravité des faits et le trouble à l’ordre public.
Il a évoqué une présumée récidive, un argument que l’avocat d’Etienne Fakaba Sissoko a vigoureusement contesté, affirmant que son client n’avait jamais été condamné auparavant pour des faits similaires. Le jugement de fond, qui devait avoir lieu hier, lundi 11 novembre, a finalement été renvoyé au 02 décembre 2024. ■
YOUSSOUF KONATE