LES MILITANTS DU CDR FACE À LA PRESSE : » NOUS N’ALLONS JAMAIS ACCEPTER DE TRAVAILLER AVEC UN CANDIDAT QUI PIÉTINE LA DÉMOCRATIE «
Les militants du Collectif pour le Développement de la République (CDR) ont tenu un point de presse, le samedi 2 novembre 2024, au Carrefour des Jeunes, pour évoquer la situation de leur porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, et de leur camarade Sidibé Rokiatou Doumbia, dite « Rose Poivron », présidente de l’Association Sigida Nietaa, détenus depuis près de 19 mois aux Maisons Centrales d’Arrêt de Koulikoro et de Bollé.
« Ce point de presse est destiné à dénoncer l’injustice que subissent nos deux camarades. Cela fait 19 mois qu’ils croupissent dans les Maisons Centrales d’Arrêt de Koulikoro et de Bollé », a déclaré Mamadou Tonkoro Traoré, secrétaire administratif du CDR, en entamant ses propos. Il a ensuite rappelé les faits : Ras Bath a été interpellé le 13 mars 2023 par le commissariat du 5ᵉ arrondissement, sous la direction du procureur près le tribunal de la Commune IV du District de Bamako, et placé sous mandat de dépôt le même jour. Quant à Sidibé Rokiatou Doumbia, elle a été placée sous mandat de dépôt le 15 mars, deux jours après Ras Bath, pour « atteinte au crédit de l’État ».
La première infraction reprochée à Ras Bath était une « simulation d’infraction ».
Le 28 mars 2023, soit 15 jours après son mandat de dépôt, le procureur du tribunal de la Commune IV a poursuivi Ras Bath devant un juge d’instruction pour « association de malfaiteurs ». « Avant le jugement, plusieurs demandes de liberté provisoire ont été introduites, mais n’ont jamais été acceptées jusqu’en juillet 2023, lorsque le tribunal a ordonné la libération de Ras Bath, estimant que l’infraction initialement retenue contre lui, la simulation d’infraction, n’était pas fondée. Cependant, le parquet, par le biais du procureur, a fait appel auprès de la Cour d’appel de Bamako. En raison du mandat de dépôt toujours en vigueur, Ras Bath n’a pas pu être relâché », a précisé le secrétaire administratif du CDR. Il a également rappelé qu’en janvier 2024, la Cour d’appel de Bamako avait ordonné sa libération, mais le procureur général, Hamadoun Balobo Guindo, a déposé un pourvoi devant la Cour suprême. En mars 2024, Ras Bath a été condamné par la Cour d’appel à 18 mois de prison, dont 9 mois fermes et 9 mois avec sursis. Il n’a cependant pas pu être libéré car le dossier concernant les faits d’« association de malfaiteurs » et d’« atteinte au crédit de l’État » en lien avec Rose Doumbia était encore en instruction.
Selon M. Traoré, cela fait deux mois qu’ils attendent une libération provisoire. Il s’interroge: « Quel est le but de cette arrestation ? Nous pensons qu’il s’agit d’une arrestation purement politique », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, il a indiqué que, lors de leur visite à leur porte-parole à Koulikoro, ce dernier leur a affirmé que son moral reste au beau fixe. « Nous sommes actuellement en période préélectorale, les campagnes électorales ont déjà commencé. Partout dans les médias, nous entendons toutes sortes de discours de campagne de la part de nos dirigeants. Ras Bath nous a demandé de dire aux membres du CDR de continuer à recenser les problèmes de leurs quartiers, cercles, communes et régions. Comme en 2018, nous organiserons un congrès et publierons un manifeste. Nous savons déjà avec quel type de candidat nous travaillerons pendant les élections. Nous ne collaborerons jamais avec un candidat qui piétine la démocratie. Le CDR est républicain et démocrate. Nous restons fermement attachés aux principes démocratiques », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le représentant du parti Yelema est intervenu en disant que l’État malien appelle à l’apaisement. « Toute personne impliquée dans la sensibilisation doit être libérée. Nous demandons sans équivoque la libération de Ras Bath et de Rose. Demander cela n’est pas aller contre les magistrats ni contre la justice, mais réclamer la justice pour tous les Maliens. Nous disons aux militants du CDR et aux soutiens de Rose que nous sommes de cœur avec eux », a-t-il conclu. ■
YOUSSOUF KONATÉ