COMMERCE ET INDUSTRIE : PLUS LE VERBE QUE L’ACTION ET DU CONCRET : MOUSSA ALASSANE DIALLO OU LE MINISTRE HOBA-HOBA !
Le gouvernement de transition commence à montrer ses limites. Si certains départements s’efforcent de poser des actes concrets, malgré le contexte difficile que traverse le pays, il convient de reconnaître que certains ministres se distinguent par leur manque d’efficacité.
C’est le cas du ministère du Commerce et de l’Industrie, dirigé par l’ancien patron de la Banque Verte du Mali et ex-président de l’APBEF. En effet, le ministre Moussa Alassane Diallo, puisqu’il s’agit de lui, est perçu comme l’un des membres du gouvernement qui tirent l’équipe vers le bas. Un ministre « hoba-hoba », disent de lui ses détracteurs, selon lesquels il passe plus de temps à faire des discours creux qu’à s’atteler à apporter des solutions concrètes aux préoccupations du secteur. Cette semaine, les Maliens ont vu en lui plus un griot de son Premier ministre qu’un chef de département soucieux de sortir le secteur de l’impasse.
Sans gêne, Moussa Alassane Diallo, ministre en exercice, a déclaré que Dr Choguel Kokalla Maïga a été le meilleur ministre du Commerce et de l’Industrie depuis l’indépendance.
Un chef de département qui se transforme en thuriféraire de son Premier ministre. Selon lui, Dr Choguel, en tant que ministre du Commerce et de l’Industrie, a été celui qui a le plus rapporté d’argent au Mali, notamment dans le cadre de la conférence de l’OMC. Ce qui irrite davantage, c’est qu’il pousse le culot jusqu’à affirmer que Dr Choguel est le meilleur ministre du Commerce que le pays ait connu depuis son indépendance. Diantre ! Selon des observateurs, ces propos du ministre ne devraient pas étonner, car il est habitué à la rhétorique plus qu’au concret. Ce fut déjà le cas lorsqu’il occupait le poste de directeur général d’une des banques de la place tout en présidant l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Mali (APBEF).
Pendant tout son mandat, l’ancien banquier a montré qu’il excellait davantage dans l’art de parler et de divertir que dans la recherche de solutions concrètes aux problèmes du secteur. Pour ses partisans, il aurait fait preuve de capacités managériales. Que nenni, puisque le secteur n’a jamais réussi à sortir de l’impasse. La crise multidimensionnelle est venue aggraver les difficultés. Les nouvelles autorités ont cru qu’en le sollicitant pour mettre son savoir-faire au service des Maliens, elles faisaient appel à un bon cheval. Mais elles se sont trompées, car cet homme excelle plutôt dans les discours que dans les actions concrètes.
Sa récente déclaration, dans laquelle il magnifie le Premier ministre, prouve qu’il est plus préoccupé par son fauteuil que par autre chose. Le ministre du Commerce, Moussa Alassane Diallo, doit arrêter le « hoba-hoba » et apporter enfin les solutions attendues de lui. ■
LAYA DIARRA