VIOLENTS ACCROCHAGES A KARGUE DANS LA SOUS-PREFECTURE DE GOUNDAKA : AU MOINS 07 COMBATTANTS DE LA MILICE DANA AMBASSAGOU ONT ETE TUES DANS UNE ATTAQUE DU GROUPE JNIM

Le dimanche 29 septembre 2024, des combats d’une rare intensité ont opposé des membres du groupe JNIM à des éléments de la milice Dana Ambassagou dans la localité de Kargué sous-préfecture de Goundaka, dans la région de Bandiagara.
Selon les sources autour de cet incident, plusieurs combattants de la milice dogon ont été tué dans les combats. Une source affirme avec précision qu’au moins sept (07) éléments de Dana Ambassagou ont trouvé la mort dans ces accrochages. Il s’agit d’une attaque simultanée, puisque des sources indiquent qu’un groupe d’hommes armés non identifiés se sont signalés dans la commune de Doucombo ce jour. Et aux environs de 16 heures le village de Songho vers le campement et le village d’Antaba et Pelkanda sont attaqués. C’est ainsi que les sources ont alerté les usagers de la route RN15 entre Bandiagara et Sevaré à faire preuve de vigilance et de prudence.
Dans un cri de cœur, un fils du terroir décrit la situation qui prévaut dans le pays dogon.
« Depuis des années, plus précisément à partir de 2017, la région est sous des menaces terroristes. Ce qui explique une détérioration de la situation jusqu’à présent. Il faut que les regards des décideurs soient tournés vers cette région qui ne demande que des réactions rapides pour anticiper sur ces attaques barbares. La situation n’a pas la connotation qu’on lui donne, à savoir un conflit intercommunautaire. Non, ce discours est dépassé, cette copie doit être jetée à la poubelle. La survie de la région est préoccupante et tant que cette région est sous le feu des terroristes à chaque instant, il serait difficile à la population de croire au mot souveraineté clamé par les autorités.
La région de Bandiagara a vraiment besoin impérativement d’un camp militaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme… », a dit en complainte, un ressortissant de cette zone.
Des attaques d’une extrême violence ont plusieurs fois eu lieu dans cette partie du Mali. La route nationale 15, à savoir l’axe Sevaré-Bandiagara est présentée comme l’axe de la mort, en raison de la fréquence des attaques qui s’y passent. Des véhicules sont interceptés et les occupants dépossédés de leurs biens ou tout simplement sont conduits vers une destination inconnue. C’est un véritable calvaire que vivent les populations de la région, exposées aux attaques des hommes armés. Les populations se sont déplacées massivement pour échapper à la folie meurtrière de ces individus armés. Des villages sont pillés et incendiés par les terroristes qui dans bien de cas, emportent les animaux de leurs victimes. La situation est quasiment, la même, dans tous les cercles : Koro, Bankass, Douentza, pour ne citer que ces centres urbains en proie à la violence des groupes armés terroristes depuis des années. La pression exercée par les GAT a poussé certaines localités à signer des pactes de non-agression avec l’ennemi. Ceux qui rechignent à signer subissent la terreur des hommes armés, qui règnent en maitres absolus sur les routes et dans certaines communes.
Des membres de la communauté chrétienne ont été contraints de payer un impôt pour rester dans certaines zones.
Les actions d’envergure de l’armée n’arrivent pas à éradiquer totalement le phénomène terroriste dans le pays. Et particulièrement dans le pays dogon, où les groupes d’autodéfense s’efforcent d’assurer la protection des personnes et des biens en l’absence de l’armée régulière. C’est dans ce contexte qu’on assiste à des incidents par endroits entre les GAT et les éléments du mouvement d’autodéfense sous la houlette de Youssouf Toloba qui se présente comme le chef d’Etat-major de ce groupe. Dans la Commune de Sarké (sous-préfecture de Goundaka) où les combats ont eu lieu avant-hier, la puissance de feu de l’ennemi a fait la différence. Il faut rappeler que des GAT avaient enlevé un groupe de personnes sur un axe routier de la région.
Ces désormais ex-otages ont recouvré la liberté après plusieurs jours de captivité. Des sources au pays dogon les combattants de Dana Ambassagou sont en alerte maximale dans toutes les zones pour faire face à l’ennemi qui agit généralement sous l’effet de surprise comme dans les attaques contre les Forces armées régulières.
LAYA DIARRA