ARCANES POLITIQUES ?: QUI POUR SAUVER ASSIMI GOITA ?
Le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, va-t-il commettre les mêmes erreurs de ses prédécesseurs à Koulouba, à savoir se laisser entraîner par les paroles mielleuses et les mensonges de courtisans uniquement guidés par les besoins de leur ventre ?
Des courtisans qui se recrutent dans tous bords : politiques, militaires, opérateurs économiques et acteurs du machin appelé « société civile » ! Des courtisans qui sont pernicieux et dangereux et qui ne rêvent que de s’accaparer du pouvoir et des avantages qui vont avec. Oui, il existe une étroite corrélation entre le pouvoir politique et le pouvoir économique. L’erreur pour le Colonel Assimi Goita, ce serait de ne savoir se retirer à temps ! Mais qui pour le lui dire ?
Ce n’est certainement pas ceux qui sont dans le cercle restreint du pouvoir, de son entourage jusqu’au sein des autres institutions de la Transition
Ce ne sont pas non plus les laudateurs du pouvoir, ceux-là qui passent tout leur temps à dire « la Transition jusqu’à 10 ans », « Assimi candidat » par-ci, « Asso : Taanayé » par-là… des adeptes de ragots du genre qui se recrutent même dans le cercle restreint du pouvoir et à un niveau de responsabilité si élevé, lorsque le Premier ministre en personne prend l’habitude de dire « Tous ceux qui s’en prendront à cette Transition seront combattus et humiliés par Dieu » !
En vérité, le Président ne peut compter sur aucun de ces gens qui s’agitent autour de lui ou autour de la Transition, au cas où les choses tourneraient mal ou quand il aura été question qu’ils descendent dans l’arène pour le défendre. Il revient donc à Assimi de faire le nécessaire et de partir à temps, les maliens étant, pour la plupart, de nature versatile. Ils ont tout promis au Président ATT, allant jusqu’à dire « ATT anw bè saa i gnofê », et d’aucuns, une coalition de politiques et d’opérateurs économiques, lui avaient confectionné une « Médaille en or massif ». Mais le jour où celui-ci a eu besoin d’eux, il n’y avait personne, a fortiori que quelqu’un prêt à consentir de « mourir pour lui » !
On se souvient de ce temps où on incitait les jeunes à se braquer les uns contre les autres, entre les partisans de « Boua Ka Bla » et « Boua Taa Bla » sur les réseaux sociaux
Des jeunes qui proféraient des injures ou se lançaient des inepties ! Et IBK lui-même, en tant que Président de la République, contribuait à ces tensions électriques au sein de la jeunesse par camps opposés ? Des badauds étaient embarqués dans l’avion présidentiel, introduit dans les couloirs du palais, uniquement pour s’afficher aux côtés de « Boua » pour narguer le camp d’en-face !
Tout le monde avait été surpris de voir le Président himself descendre dans l’arène lors de la Journée du Paysan à Kangaba en 2018 en déclarant : « Le président du Mali est le président le plus insulté. Nous avons laissé faire, mais chaque chose a une fin… Boua taa bla maasi faa ka taa » ! La suite est connue ! En effet, quand des jeunes militaires (ses enfants et petits-enfants), non le père de quelqu’un, sont venus le cueillir chez lui, il n’y a eu personne pour le défendre.
Ainsi vont les réalités du pouvoir au Mali. Ne pas l’intégrer, au détour des chants des laudateurs, peut s’avérer une erreur très grave. D’où la question de savoir : Qui pour sauver Assimi Goita ? La question se pose aujourd’hui avec acuité au rythme où les choses évoluent. La question se pose car ceux à même de le faire sont insultés, traités d’apatrides, braqués, traqués et réduits en silence… C’est dire finalement, si nous étions à la place de Assimi, que nous allions payer nos « ennemis » pour au moins nous dire la vérité. Le Mali va mal, mais c’est sûr que ce n’est pas ce que l’on dit au Président !
MAIMOUNA DOUMBIA