JOURNEE INTERNATIONALE POUR L’ELIMINATION DES MGF : 4,3millions de filles risquent de subir les pratiques d’ici à 2030 prévient l’UNFPA
- Santé & Hygiène Publique
- Le Soir de Bamako
- 7 février 2023
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A travers une Déclaration conjointe de Natalia Kanem, Directrice exécutive de l’UNFPA, et de Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF, à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, célébrée le 6 février 2023, il ressort que cette année selon les dernières estimations de l’UNFPA, 4,3millions de filles risquent de subir des mutilations génitales.
Ce chiffre devrait atteindre 4millions d’ici à 2030, précise la source. Les changements climatiques et l’augmentation de la pauvreté et des inégalités continuant de miner les efforts qui sont déployés par les Nations Unies pour transformer les normes sociales et de genre à l’origine de cette pratique néfaste, ainsi que de perturber les programmes visant à protéger les filles. Les mutilations génitales féminines (MGF) violent les droits des femmes et des filles et limitent leurs futures possibilités en matière de santé, d’éducation et de revenu selon les responsables des organismes du système des Nations Unies. Ancrées dans l’inégalité des genres et les déséquilibres de pouvoirs, elles (les MGF) constituent un acte de violence fondée sur le genre portant atteinte au corps des filles, réduisant leurs perspectives d’avenir et mettant leur vie en danger précisent les deux directrices dans leur déclaration conjointe. Elles se disent convaincues que malgré tout, le changement est possible. Alors qu’il ne reste que huit ans pour atteindre l’objectif mondial visant à éliminer les MGF, seule une action collective, correctement financée, et rassemblant une diversité de parties prenantes, sera en mesure de mettre un terme à cette pratique néfaste, selon les directrices des organismes du système des Nations Unies. Il est essentiel de faire évoluer les normes sociales et de genre qui encouragent les MGF, plaident les deux personnalités dans leur déclaration conjointe. Or, reconnaissent-elles les hommes et les garçons sont de puissants alliés dans cet effort. Ils remettent de plus en plus en question les dynamiques de pouvoirs au sein de leurs familles et de leurs communautés, et soutiennent les femmes et les filles en tant qu’agents du changement, affirment les deux directrices. Au cours des cinq dernières années, le Programme mondial conjoint UNFPA-UNICEF de lutte contre les mutilations génitales féminines a soutenu plus de 3000 initiatives au sein desquelles les hommes et les garçons ont activement milité pour l’élimination de cette pratique expliquent-elles. Dans de nombreux pays, il existe une forte opposition aux MGF de la part des hommes et des garçons. Ainsi, en Éthiopie, l’un des pays présentant l’un des plus forts taux de MGF au monde, les hommes sont 87% à y être opposés, selon une récente étude menée par l’UNICEF. Aussi, cette année, à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, les Nations Unies appellent la Communauté internationale à : Investir dans l’élaboration de lois et de politiques nationales qui protègent les droits des femmes et des filles, notamment dans des plans d’actions nationaux pour l’élimination des MGF. Cette journée rappelle l’urgente nécessité de mettre en œuvre des efforts plus ciblés et plus concertés pour que l’objectif commun visant à éliminer les MGF devienne réalité. Nous devons travailler ensemble, avec toutes les parties concernées, notamment les hommes et les garçons, pour protéger les millions de filles et de femmes à risque, et reléguer cette pratique aux archives de l’histoire, indique ce communiqué du système des Nations Unies.
LAYA DIARRA