PROJET DE NOUVELLE CONSTITUTION : N’en déplaise à ses contempteurs, l’action sera menée à son terme
- À LA UNE Politique & Gouvernance
- Le Soir de Bamako
- 6 février 2023
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Dans le déroulement du jeu politique sous nos cieux, on serait tenté de faire le sien l’adage qui dit : « à chaque jour suffit sa peine », tellement les acteurs de la classe politique malienne n’en finissent pas de s’illustrer par des prises de positions qu’ils abandonnent toujours de guerre lasse.
Actuellement c’est le sujet se rapportant à la nouvelle Constitution qui focalise les attentions. Il n’est un secret pour personne que le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, tient, comme à la prunelle de ses yeux, à l’aboutissement heureux de cette reforme institutionnelle. Il en a fait presque une ‘’Affaire’’ personnelle. Il suit méticuleusement toutes les étapes par lesquelles doit passer le processus d’instauration de cette nouvelle Loi Fondamentale.
En principe, il aurait été plus séant que nos acteurs politiques volent au secours du président de la Transition, qui n’est pas un homme politique, en lui prodiguant de sages conseils de sorte à guider ses pas vers la réalisation de ce projet de nouvelle Constitution. Mais que non ! Il y a des formations politiques et d’autres organisations de la société civile qui tentent, bien au contraire, de contrarier le processus d’instauration de la nouvelle Constitution. Et pourtant, il est de notoriété publique que dans ses démarches pour l’instauration de la nouvelle Constitution, le président de la Transition est plus mû par la volonté d’octroyer un caractère de large consensus au projet de la nouvelle Constitution.
Mais nonobstant cette volonté affichée par le président Goïta, des formations politiques et autres organisations de la société civile n’en finissent pas de fustiger le projet
Nul n’est-il de dire, les fustigations émises par les contempteurs du projet seront tout simplement vaines. Ne leur en déplaise, l’action sera menée à son terme, concernant le processus d’instauration de la nouvelle Constitution. Et cela pour diverses raisons. D’abord, le courant des contempteurs est largement minoritaire par rapport aux autres composantes de la société qui y ont adhéré. Pour le moment, il n’y a eu que la CODEM, la CMAS et la CMA qui ont annoncé leur non-participation au projet. En effet, lorsqu’il s’est agi de constituer la commission de finalisation du projet, le ‘’Cadre d’Echange’’ a bel et bien désigné son représentant, en la personne de Amadou Koïta, au sein de la commission de finalisation. Aux dernières nouvelles, il nous est revenu que l’ADEMA-PASJ aussi a jeté son dévolu sur Mme Assa Sylla, membre de son Comité Exécutif pour siéger au sein de la commission de finalisation. On devrait se demander s’il n’y a pas un relent d’opportunisme derrière le comportement de certaines formations politiques, à propos de leur adhésion au processus d’instauration de la nouvelle Constitution ? Une autre raison qui permet de se convaincre que le processus d’instauration de la nouvelle Constitution sera mené à son terme est la volonté affichée par le président de la Transition.
Il n’est un secret pour personne que le Colonel Assimi Goïta, fait de la réussite de ce processus une question d’honneur
C’est surement en toute connaissance de cause, lors de sa dernière rencontre avec les acteurs de la classe politique et ceux de la société civile, le 12 janvier dernier, que le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Colonel Abdoulaye Maïga, expliquait que le président de la Transition est particulièrement mû par une volonté inébranlable, non seulement pour donner au processus d’instauration de la nouvelle Constitution un caractère ‘’largement inclusif’’, mais aussi de doter le Mali d’une Loi Fondamentale conformément aux aspirations du peuple. C’est un secret de polichinelle que dire, dans nos pays où le jeu démocratique n’est que de façade, les désirs exprimés par les tenants du pouvoir d’Etat sont vite perçus comme des ordres à exécuter dans tous les compartiments de l’Etat. C’est là une réalité que nul ne saurait contester. Donc si le président de la Transition, au-delà de la popularité extraordinaire dont il jouit auprès des populations, découvre l’orientation d’une de ses actions, la sagesse aurait voulu que tout dirigeant du pays s’accommode de cette orientation ou, tout au moins, s’abstenir de la fustiger publiquement. Mais malheureusement, le jeu politique est tellement galvaudé sous nos cieux que les acteurs politiques sont amenés, par moment, à poser des actes qui, non seulement ne les honorent pas mais aussi qui peuvent conduire à des conséquences fâcheuses pour leurs familles politiques.
El Hadj Mamadou GABA