APRES LE DENOUEMENT DE LA CRISE MALI-CÔTE D’IVOIRE : Qu’adviendra-t-il du contingent ivoirien de la MINUSMA ?

 APRES LE DENOUEMENT DE LA CRISE MALI-CÔTE D’IVOIRE : Qu’adviendra-t-il du contingent ivoirien de la MINUSMA ?

Pendant six mois, à quelques jours près, une crise avait sérieusement détérioré les relations entre le Mali et sa voisine du sud, la Côte d’Ivoire. Fort heureusement que les autorités des deux pays sont convenues de privilégier l’option diplomatique pour juguler cette crise qui, bien que bilatérale, tendait plutôt à s’internationaliser.

Au finish, l’option diplomatique dont les rênes avaient été confiées au président togolais, Faure Gnassingbé, a porté des fruits en aboutissant au dénouement de la crise. Un dénouement concrétisé le 6 janvier 2023 par une grâce présidentielle, avec remise totale des peines, que le Chef de l’Etat malien, Colonel Assimi Goïta a accordée aux 49 militaires ivoiriens accusés de mercenariat par les autorités maliennes. Aussitôt libérés, les 46 graciés qui restaient encore en détention à Bamako ont rejoint le bercail le samedi 7 janvier 2023 via Lomé, la capitale togolaise.

C’est donc dire ‘’Tout est bien qui finit bien’’, avec le dénouement heureux de cette ‘’Affaire’’ qui avait tant focalisé les attentions.

Et par conséquence, on ose espérer que le Mali et sa voisine du sud, la Côte d’Ivoire, repartiront sur de bonnes bases et que les liens séculaires qui ont toujours existé entre les deux peuples se raffermiront davantage. C’est une vérité de La Palice que dire, pour en arriver au dénouement de la crise, l’intense ballet diplomatique qui a été mené par l’équipe de la médiation togolaise était loin d’être une sinécure. En effet, malgré la débauche d’énergie qui ne faiblissait pas du côté de la médiation, il arrivait que les principaux protagonistes de la crise, à savoir les autorités maliennes et ivoiriennes, cèdent à des sautes d’humeurs en prenant des décisions qui n’aident pas à la résolution de la crise. C’est ainsi que le lundi 14 novembre 2022, les autorités ivoiriennes avaient annoncé, à travers une lettre destinée au Secrétaire général Adjoint des Nations Unies, chargé des Opérations de maintien de la Paix, le retrait progressif des contingents de leur pays, déployés au sein de la Mission onusienne au Mali, la MINUSMA.

Dans sa correspondance adressée au Secrétaire général Adjoint des Nations Unies, chargé des Opérations de Maintien de la Paix, pour lui signifier le retrait progressif de ses contingents, au sein de la MINUSMA,   la Côte d’Ivoire a fait noter que « … Sur ordre du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, la Mission Permanente a confirmé la décision de retrait progressif des personnels militaires et de police ivoiriens déployés au sein de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), telle qu’annoncée le 28 octobre 2022 par le ministre Délégué Léon Kacou Adom, lors de son entretien avec Jean-Pierre Lacroix, le Secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix… En conséquence de ce qui précède, la relève de la compagnie de protection basée à Mopti ainsi que le déploiement des officiers d’Etat-Major (MSO) et des Officiers de Police (IPO), prévus respectivement en octobre et novembre 2022, ne pourront plus être effectués. De même, la Côte d’Ivoire n’envisage pas relever, en août 2024, les militaires et autres éléments, présents au sein de la Force de la MINUSMA… ».

En considération de cette décision des autorités ivoiriennes, nombreux étaient d’ailleurs les observateurs avertis qui avaient prévenu que se poserait, à un moment ou à un autre, la problématique du statut qu’il faille attribuer aux 46 infortunés que la Côte d’Ivoire considère comme des éléments du NSE de la MINUSMA, alors que du côté des autorités maliennes de la transition, il s’agit plutôt de mercenaires, d’ailleurs inculpés à cet effet. Maintenant que la diplomatie a triomphé en conduisant au dénouement de la crise, on serait fondé à se demander ‘’Qu’adviendra-t-il du contingent ivoirien de la MINUSMA ?’’.

Cette question vaut son pesant d’or dans la mesure où il n’est un secret pour personne que pour en arriver à juguler cette crise, les protagonistes sont convenus de signer un mémorandum dont le contenu met essentiellement en exergue, l’affermissement des relations, de bon voisinage et d’entraide mutuelle, qui caractérisent les liens séculaires qui ont toujours existé entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Avec le dénouement heureux de l’Affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali, le citoyen ‘’lambda’’ malien restera dans une expectative totale si, la Côte d’Ivoire persiste dans sa décision de retirer son contingent de la Mission onusienne au Mali. Mais comme l’a si bien dit le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, en accueillant les soldats libérés, « le Mali a besoin de la Côte d’Ivoire et la Côte d’Ivoire a besoin du Mali ».               

          El Hadj Mamadou GABA

Le Soir de Bamako

http://lesoirdebamako

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