LA CAPACITÉ DES TERRORISTES DU SAHEL DIMINUE, SELON UN EXPERT : UNE AFFIRMATION QUI CONTRASTE MAL AVEC LES RÉCENTES ATTAQUES COORDONNÉES DANS L’ESPACE AES
La capacité de combat du groupe terroriste État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), affilié à l’État islamique, diminue dans la région du Sahel sous la pression conjointe de l’armée malienne et de l’Africa Corps.
Cette dynamique se traduit par l’élimination de plusieurs chefs terroristes et par une vague de redditions. C’est ce qu’a déclaré Alexandre Ivanov, Directeur de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (Cosi). « Les forces armées maliennes, en coordination avec l’Africa Corps, ont enregistré des avancées majeures dans la lutte contre les groupes terroristes, en particulier l’EIGS », a-t-il indiqué. Il a cité en exemple les événements du 28 juin, lorsque l’un des dirigeants terroristes avait été neutralisé et un autre, Ibrahim Boubacar, connu sous le nom d’Oubel, s’est rendu avec dix combattants dans la région de Gao. « Oubel a même publiquement dénoncé les agissements de l’EIGS, exprimant sa désillusion face à l’idéologie du djihadisme radical, et appelant d’autres combattants à suivre son exemple », a précisé Alexandre Ivanov.
Selon lui, ces résultats sont le fruit d’une série d’opérations ciblées contre les bases des terroristes.
« Des infrastructures logistiques ont été détruites, des combattants neutralisés et du matériel stratégique saisi » a-t-il affirmé. Le 25 juin, dans la région de Ségou, deux individus transportant du carburant destiné aux terroristes ont été arrêtés grâce à la coopération de la population locale, perturbant ainsi leur chaîne d’approvisionnement. Alexandre Ivanov a en outre estimé que 1.500 à 2.000 terroristes avaient été éliminés au Mali au cours des deux dernières années. « Ces chiffres témoignent des progrès considérables accomplis par le Mali et ses alliés russes, mais le chemin reste encore long. Les groupes armés bénéficient toujours du soutien de leurs parrains occidentaux, ainsi que de l’appui de combattants venus d’Ukraine », a-t-il conclu. Il faut cependant rappeler que la Communauté des officiers pour la sécurité internationale est une organisation formant les forces armées, la police et la gendarmerie à l’étranger.
Et ses formations sont assurées par des instructeurs russes expérimentés ayant opéré dans plusieurs pays.
Cet état de fait influence-t-il les propos de Alexandre Ivanov ? Ce qui est évident, c’est que ses propos contrastent très mal avec la réalité sur le terrain, rien qu’à voir les récentes attaques terroristes organisées et coordonnées, avec des moyens de plus en plus sophistiqués, tant au Mali que dans les autres pays de l’AES. ■
MAÏMOUNA DOUMBIA
