RETARD DANS L’ADOPTION DES NOUVEAUX TEXTES RÉGISSANT LA PRESSE AU MALI : ATTENTION À LA COLÈRE DU « 4ÈME POUVOIR » !

Les nouveaux textes régissant la presse au Mali se font toujours attendre, les pouvoirs publics n’étant pas du tout pressés pour leur adoption, malgré la pression exercée par les acteurs du secteur, ceux-là qui sont pourtant supposés ou considérés comme le « 4è Pouvoir » !
De même, ceux qui pensaient avoir une réponse tranchée du Premier ministre, interpellé sur la question lors des débats sur la présentation du Plan d’action de son gouvernement, devront encore attendre, celui-ci s’étant contenté de discours creux, du déjà entendu. Qu’est-ce qui bloque donc le processus ? Un atelier consultatif de deux jours, organisé les 14 et 15 mai à la Maison de la Presse de Bamako, qui a réuni les acteurs clés de la presse malienne, s’est penché sur la question pour l’examiner et l’améliorer, mais aussi appeler à son adoption le rapidement possible pour plus de visibilité du rôle et de la mission de la presse nationale dans le processus de refondation du Mali.
L’initiative est portée par le réseau Siguida Herema, en partenariat avec Search for Common Ground et l’URTEL, avec le soutien financier de la Coopération belge au développement.
Face au processus de refondation profonde entrepris par les autorités maliennes, où la presse est appelée à jouer un rôle important, cet atelier a permis une revue critique exhaustive de la législation actuelle. Les participants n’ont pas manqué de rappeler les tentatives de relecture des textes en cours depuis 2021, sans aboutir à des résultats concrets.
À l’issue des échanges, plusieurs recommandations majeures ont été formulées, parmi lesquelles :
– L’adoption urgente d’une loi sur l’accès à l’information, considérée comme essentielle pour garantir la transparence et le travail des journalistes ;
– Le renforcement du rôle et de l’indépendance de la HAC, afin d’assurer une régulation impartiale et efficace du secteur ;
– Une représentation accrue des journalistes au sein des organes de régulation, pour une meilleure prise en compte des réalités du terrain ;
– La mise en place de mécanismes concrets d’appui à la presse indépendante, gage de pluralisme et de qualité de l’information.
Les participants ont en outre insisté sur la nécessité d’ouvrir rapidement un cadre formel de concertation entre les organisations professionnelles de la presse et les autorités compétentes, non pas sans souligner que le retard dans l’adoption de ces réformes pourrait sérieusement compromettre les efforts de refondation entrepris par les autorités de Transition. ■
MAÏMOUNA DOUMBIA