SITUATION DES DÉTENUS POLITIQUES ET D’OPINION : LES AUTORITÉS DE LA TRANSITION INTERPELLÉES !

 SITUATION DES DÉTENUS POLITIQUES ET D’OPINION : LES AUTORITÉS DE LA TRANSITION INTERPELLÉES !

Au Mali, la situation des détenus politiques et d’opinion, en plus de jeter du discrédit sur l’Etat malien, ou disons de ce qu’il en reste, continue de préoccuper les défenseurs des droits humains, les hommes politiques, les acteurs de la société civile et des citoyens épris de justice, de liberté et de l’Etat de droit.

Ceux-ci ne cessent de réclamer aux autorités de la Transition la libération des prisonniers politiques et d’opinion qui restent incarcérés, et ce depuis plusieurs années pour certains. Le Président de la Transition, chef de la magistrature, est particulièrement interpellé ! Une lueur d’espoir était pourtant là, surtout après la remise en liberté de onze responsables politiques emprisonnés. Beaucoup d’organisations de défense des droits de l’Homme et de la société civile estiment en effet que c’était le bon moment pour permettre aux autres détenus politiques et d’opinion de retrouver la liberté. Parmi ceux-ci, le Pr Clément Dembélé, Adama Diarra dit « Ben Le Cerveau », l’universitaire Etienne Fakaba Sissoko, l’influenceuse Rokia Doumbia dite « Rose la vie chère », le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily, alias Ras Bath, ou encore Issa Kaou Djim… tous incarcérées pour avoir donné leur avis sur la situation du pays.

Or, selon plusieurs observateurs, pour l’apaisement du climat social, pour la construction d’un dialogue permanent avec la classe politique et par extension, avec la société civile, il y a nécessité que l’ensemble des autres acteurs incarcérés puissent être libérés afin de donner une chance à la dynamique du dialogue enclenché depuis la tenue du Dialogue Inter-Maliens (DIM), dont l’une des recommandations est l’adoption d’une charte pour la paix et la réconciliation.

Un processus qui est d’ailleurs en cours depuis quelques mois. « Nous invitons à la libération ou à la mise en liberté d’autres leaders d’opinion politiques, en tout cas d’autres personnes privées de liberté, en lien direct ou indirect avec l’exercice de leur liberté d’opinion, de presse ou d’expression. A défaut, nos autorités compétentes doivent tout entreprendre pour accélérer les procédures judiciaires afin que ces personnes privées de liberté depuis plusieurs années, plusieurs mois, puissent recouvrer leur liberté », avait déclaré le Secrétaire Général de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, en réaction à la libération des 11 leaders politiques. Il urge aujourd’hui que les Maliens sortent de leur torpeur et exigent des autorités de la Transition le respect des droits fondamentaux de l’homme auxquels notre pays a souverainement souscrit et l’instauration d’un véritable Etat de droit.

L’indifférence face à la situation de ces détenus politiques et d’opinion est une voie ouverte aux dérives. Aujourd’hui ce sont eux, à qui le prochain tour ? ■

MAÏMOUNA DOUMBIA

Sarah TRAORE

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