ME MOUNTAGA TALL A PROPOS DU NOUVEAU PASSEPORT DE L’AES : « IL FAUDRAIT QUE NOUS TRAVAILLONS À CE QUE CE PASSEPORT SOIT ACCEPTER AUTANT QUE LE PASSEPORT DE LA CEDEAO OU PLUS»

La Confédération des États du Sahel (AES) a annoncé, le jeudi 23 janvier 2025, la mise en circulation de ses nouveaux passeports à partir du 29 janvier prochain. Les citoyens auront la possibilité, de manière facultative, d’échanger leurs passeports de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre les passeports AES.
Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la feuille de route de l’organisation visant à renforcer la coopération entre les États membres et à favoriser la libre circulation des citoyens au sein de cet espace, suscite de nombreux débats. L’ancien ministre Mountaga Tall, également président du parti CNID-FASO YIRIWA TON, s’est exprimé sur le sujet lors d’un débat télévisé, le vendredi 24 janvier 2025. « Le problème du passeport, en tant que tel, était la principale appréhension des Maliens, qui se demandaient : “Qu’est-ce qu’on va devenir ?” Le simple fait de présenter un passeport ne répond pas à cette question. »
« Il faudrait qu’on nous dise ou que nous travaillions pour que ce passeport soit accepté au moins autant que le passeport de la CEDEAO, voire plus », a déclaré Me Tall.
Selon lui, il est essentiel de faire en sorte que l’AES soit attrayante et non punitive. Il estime qu’elle doit au contraire offrir des perspectives prometteuses. Que faut-il faire pour que l’AES puisse atteindre ou surpasser le niveau de la CEDEAO ? « Il n’y a que deux options dans les relations entre États : discuter et négocier ou prendre les armes. Je n’imagine pas que l’on envisage le recours aux armes. Je ne vois que la voie de la diplomatie. Seule la diplomatie peut nous permettre de faire accepter ces passeports partout où les passeports de la CEDEAO sont reconnus, voire davantage », a expliqué le président du CNID-FASO Yiriwa Ton, ajoutant que c’est sur cet aspect qu’il faut concentrer les efforts.
Pour lui, la réponse à cette problématique déterminera non seulement l’adhésion des partenaires extérieurs, mais surtout celle des populations des États membres de la CEDEAO. ■
YOUSSOUF KONATE